Le chikungunya : réponse à 212 questions que chacun se pose

22 mars 2006

L’initiative est heureuse et le résultat à la hauteur du problème auquel toute notre île est aujourd’hui confrontée.
En sortant un soir de coucher de soleil à Saint-Benoît son frère Christian de "sa douce rêverie face à la mer immense et concave", le docteur Paul-Antoine Vittori ne croyait sans doute pas qu’il allait contribuer à la sortie, chez “Azalées Éditions”, d’un précieux petit ouvrage. À partir de 212 questions que chacun peut se poser et des réponses simples, accessibles à tous qu’y apportent deux éminentes personnalités, le docteur Bernard-Alex Gaüzère, médecin au CHD de Bellepierre, et le docteur Pierre Aubry, professeur de médecine tropicale, le chikungunya est décortiqué sous tous ses aspects. Le virus, tout d’abord, bien sûr avec les espaces dans le monde où il sévit, les vecteurs qui transmettent et propagent la maladie. La maladie forcément, ses formes, son diagnostic, le traitement, la prévention. Bref, le chik...
Une seconde grande série de questions embrassent le choc que connaît La Réunion et qui fragilise ses hommes, son économie, sa nature et qui pourrait faire douter les plus aguerris de ses responsables. Là aussi, les questions sont simples ("Existe-t-il un risque de transmission du virus lors d’une greffe d’organe" ?) qui amènent des réponses claires ("Oui. Sont pratiquées à La Réunion des greffes de rein et de cornée. Depuis le 20 mai 2005, par principe de précaution, tous les organes prélevés localement sont testés pour le chik. Bien évidemment, les organes positifs sont éliminés de la greffe"). On répond aux interrogations ou aux inquiétudes, ("On m’a prescrit de la cortisone... des médicaments à base de morphine, des antibiotiques..." ) et on évoque d’une manière méthodique les risques - réels ou moindres - liés aux différents produits insecticides utilisés. Questions et réponses, là encore, sont à la portée de tous.
Et puis, une troisième partie est consacrée à ce à quoi sera fait l’avenir et quel en sera le prix.
Les 100 pages de ce petit ouvrage répondent à une réelle nécessité d’information. Toute une population a besoin qu’on la débarrasse de la peur que l’annonce d’une épidémie a pu transformer en légitime affolement.
"Le chik, le choc, le chèque" est en définitive une œuvre pédagogique de qualité. Il importe qu’on l’ait à portée de main, histoire de comprendre, comme l’écrit son éditeur, que notre île a aujourd’hui l’opportunité d’offrir "à la France et à ce vaste monde d’où elle est issue, des solutions concrètes pour combattre le méchant moustique..."
En citant dans sa préface les Docteurs Larivière, de l’hôpital Lariboisière, Pierre Lagourgue, Raymond Vergès et Serge Ycard, Christian Vittori ne craint pas d’affirmer, et ce n’est pas là son moindre mérite, la vocation de notre petit territoire à faire bel et bien partie de toute la planète, pour le pire et, plus que jamais, pour le meilleur...

R. Lauret


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