Le ciel pleura alors de toutes les larmes du paradis...

9 juin 2006

Qu’y avait-il dans l’ovation que l’énorme foule massée tout le long de la darse de pêche et de plaisance a hier jeudi réservée à Raphaëla Le Gouvello ?
De l’admiration, à n’en pas douter, pour l’exploit humain accompli au bout de 60 jours d’une aventure que seuls des hommes et des femmes d’exception peuvent envisager réaliser...
De l’admiration, mais aussi un sentiment fort de reconnaissance pour avoir choisi notre île comme terme d’un rendez-vous qu’elle s’est donnée avec elle-même...
De l’admiration et de la reconnaissance donc, mais pourquoi pas également la certitude que cette "arrivée du 8 juin" en terre réunionnaise prendra place dans l’histoire de notre île et de la ville du Port, là même où, après "l’appel du 18 juin 1940", un bateau de la France libre vint mouiller et obtenir, le "18 novembre 1942", l’adhésion de notre jeunesse au combat de tous ceux qui avaient refusé l’abdication et choisi de faire la guerre à l’occupant et au nazisme.
Il y avait de part et d’autre une belle et authentique émotion partagée, chez Raphaëla à retrouver la terre et du monde après tant de jours à défier l’océan dans son immensité, chez les Réunionnais, jeunes et parents, à voir ce petit bout de femme leur distribuer une part d’un bonheur qu’elle aurait pu ne partager qu’avec ses proches.
J’ai aimé que nos compatriotes sussent être à la hauteur d’un moment qu’ils n’auront pas de peine à garder au fond de leur cœur comme on cultive les souvenirs qui comptent dans notre vie. Il était bon que Raphaëla ramène dans ses bagages, à côté de la planche qu’elle mettra sans doute un jour aux enchères au profit des pauvres de la Terre, un tapis mendiant que des femmes du Port ont réalisé en trois fois plus de temps qu’elle n’en a mis pour rallier notre île depuis l’Australie.
Et puis, quel merveilleux signe quand tout fut terminé et que, sans doute incapable de retenir davantage son émotion, le ciel pleura alors de toutes les larmes du paradis.
En cet instant, les gouttes de la pluie avaient le goût d’une grâce venue ponctuer une belle espérance en ce jeudi 8 juin, Journée mondiale de l’océan...

R. Lauret


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