Le Général et ce référendum

18 avril 2005

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J’emprunte au “Canard enchaîné” du 13 avril dernier l’amertume vengeresse d’un éminent européen et l’indécence crasse de ceux qui n’hésitent pas à faire voter les morts. Le tout sur fond de référendum prochain.
C’est, nous rappelle le journal de Claude Angeli et Erik Emptaz, l’ex-commissaire européen, Frits Bolkestein qui, en visite à Paris, "a eu beau jeu de relever que pendant des mois, sinon d’ailleurs toute l’année 2004, les autorités françaises se sont bien gardées de s’opposer à son projet de directive sur les services". Sachant que deux commissaires européens français, l’UMP Michel Barnier et le socialiste Pascal Lamy avaient contre-signé ladite directive, force est de se dire que pour avoir été obligé de la déclarer aujourd’hui "inacceptable", Jacques Chirac a dû en engueuler plus d’un bien comme il faut... Et lorsque M. Bolkestein apprend que Tony Blair a déclaré qu’il n’a pas le sentiment que la directive ait été "mise au placard", on peut supposer qu’il attend avec impatience qu’arrive le moment pour confondre certains.
Alain Minc, pour sa part, est partisan du “oui” et assure que "la victoire du “non” serait la défaite absolue du gaullisme". Le “Canard” ne perd pas de temps pour accoler à l’opinion exprimée ci-dessus celle de Nicolas Dupont-Aignan qui est député UMP et qui a fondé “Debout la République”, mouvement gaulliste qui compte à La Réunion quelques adhérents, dont certains sont même maires. Pour Nicolas Dupont-Aignant, "le père de la France libre n’aurait jamais accepté ce traité". Quant à Patrick Ollier, député UMP, il fulmine : "Je suis irrité de voir les idées du Général détournées par les partisans du “non”".
De mon humble avis, les uns et les autres devraient laisser le Général reposer en paix. Son opinion sur ce qui se passe aujourd’hui n’appartient qu’à lui et si, de là-haut où il se trouve, il a envie d’inspirer certains, il est bien présomptueux à ceux-là de vouloir faire croire que le Général leur aurait dit ceci ou leur aurait dit cela.
Qui était de droite, qui était de gauche, qui étaient gaullistes, qui étaient communistes au moment de l’appel du 18 juin ?
Au moment où l’ombre de Bolkestein plane sur la plaine du Gol à Saint-Louis de La Réunion, faut-il vraiment réveiller Charles De Gaulle ? Sinon pour qu’il lance un autre vibrant appel et fasse front à la horde des multinationales qui veulent avec tant d’insolence dominer notre monde ?

R. Lauret


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