Le gros incident n’eut pas lieu...

7 décembre 2005

On pourra toujours reprocher à Jean-René Enilorac de ne pas savoir être respectueux du code des bonnes civilités et de répondre, de la pire des manières, aux attaques dont le Comité des Pêches qu’il préside fait l’objet dans le “JIR” : s’en prendre à la caméra du journaliste d’Antenne Réunion venu l’interviewer. On peut toujours lui dire qu’il aurait plutôt dû faire usage du “droit de réponse” pour expliquer et s’expliquer. Plus à l’aise en jean et en savate deux doigts qu’en costard présidentiel, Jean-René n’a pas l’art de la réplique d’un Georges-Marie Lépinay. On pourra donc toujours lui reprocher de ne plus se contrôler et de vouloir en découdre. Ignore-t-il que c’est ce qu’il ne faut surtout jamais faire quand on est président et si on veut atténuer ou clore le bec à la rumeur ? D’autant plus qu’il se disait, lundi après-midi, que plainte pour diffamation à l’encontre du “JIR” avait été déposée.
Ce qui permettra sans doute de crever un abcès que certains disent plein à péter au premier coup d’épingle, que personne ne s’aventure à dire qu’il est vide.
La visite (rapide, cela était prévisible) que M. Dominique Bussereau a effectuée au Comité des Pêches de La Réunion, aura été donc surtout marquée par ce qui s’est passé juste après son départ. En salle de réunion, il y eut bien le discours de Jean-René Enilorac, quelques interventions de dirigeants et celle du ministre. Mais rien de réellement nouveau. Du train-train, disons classique, en fin d’une journée chargée, juste avant le passage en direct sur RFO Télé.
Les observateurs auront noté une adhésion sans réserve du ministre à toutes les doléances des professionnels. Ils auront aussi noté que le ministre de la Pêche s’adressait au Président du CRPEM (Comité régional des Pêches et Élevages marins) par son prénom sans qu’il ne leur soit possible de discerner qu’il s’agissait de familiarité complice ou simplement d’“un style”. Et puis ce “couac”, avant tout imputable aux services du Comité des Pêches et à ceux qui doivent affranchir de l’essentiel tout ministre en déplacement sur leur territoire : en fin de séance, avant la signature d’un document commun au CRPEM, à l’État et à la Région, M. Bussereau demandait à haute voix si cette dernière était représentée alors que votre serviteur avait tout de même pris la peine - par respect pour la République et contrairement à “quelqu’un d’autre” - d’être devant l’entrée du siège du Comité des Pêches pour accueillir le représentant de l’État, en qualité de Premier adjoint au maire de la ville et de Conseiller régional en charge de la Pêche et qu’à la table de réunion, il lui avait bien été réservé un siège !
On aurait voulu que le gros incident ait lieu, on s’y serait pris ainsi.
Le gros incident n’eut pas lieu parce qu’il importait d’avoir la force (la sagesse ?) de considérer que l’avenir de la pêche doit survoler les mesquineries politiciennes. Mais que celles-ci relèvent d’un tout autre terrain.
Rien ne doit gêner le développement d’une filière qui a besoin pour se consolider de disposer des outils qui permettent à tous nos armements, d’aller plus loin. Et notamment, qu’un accompagnement bancaire soit trouvé dans les heures qui viennent pour rendre crédible la commande de nouveaux bateaux. Et cela au moment où, entre la Chine et la France, un contrat pour 150 Airbus et de 8,32 milliards d’euros vient d’être signé. J’ai la faiblesse de penser que ce sont là des choses qui ne se mettent pas en place à la légère.

R. Lauret


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