Le mal de notre République

18 février 2005

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Désolé, mais notre République ne va décidément vraiment pas bien ! Il y a en elle un mal qui risque de la fragiliser sérieusement, un peu comme ces poissons dont on dit qu’ils pourrissent par la tête.
Il aura donc fallu que “le Canard enchaîné” révèle qu’un de nos ministres - peu importe son nom - s’est vu offrir par la République un appartement de 600 mètres carrés et loué à 14.000 euros, soit plus de 85.000 francs par mois, pour que le chef du gouvernement affirme qu’il faut que cela cesse et que le ministre annonce qu’il n’acceptera pas cet avantage.
Et si le “Canard” n’avait pas eu l’info ? Qui pourra empêcher le citoyen français lambda de penser dur comme fer que si le journal de Claude Angeli n’avait pas levé le voile, cela aurait fini en “pas vu pas pris” ?
Et que l’on ne vienne pas dire qu’Hervé Gaymard est malhonnête ! La République autorise ce qui allait se faire, et qui sans aucun doute avait fait l’objet d’un bail entre un preneur et un propriétaire. Disons que notre ministre de l’Économie a simplement manqué de réflexe dans le discernement. Et cette “négligence” lui est aujourd’hui reprochée.
Je me rappelle que l’an dernier, par décret de notre République, les élus de nos communautés d’agglomération avaient été invités à augmenter leurs indemnités de 46% pour les vice-présidents et de 65% pour le président.
Pour l’honneur de la République et pour le leur aussi, ceux du T.C.O. n’ont pas donné suite à cette invitation qui était frappée du sceau de la légalité. Qu’en est-il, à La Réunion, des élus des autres communautés d’agglomération ? Nul n’en a parlé. Est-ce à dire qu’il n’y en a pas qui se sont empressés de se servir en toute légalité républicaine ?
Oui, notre République a besoin que ses responsables sonnent la charge contre tous ces avantages qui ne deviennent pas des actes de corruption uniquement parce qu’ils sont légalement autorisés... voire encouragés.

R. Lauret


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