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par le Dr Raymond Vergès

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« le niveau du paradis va monter d’un cran »

Avec Gérard Cazalès,

lundi 8 décembre 2008

Quand, au bout de longues années de tranquille assurance passées à donner le meilleur pour que son épouse, ses enfants et ses petits-enfants grandissent en même temps que lui, et à échanger et à construire avec voisins, amis et camarades..., quand, ayant gravi les unes après les autres les marches de sa vie et après un rapide passage à l’hôpital du coin, cet homme s’en va alors pour une vie autre et, dit-on, différente, on a envie de se dire qu’il a su remplir la mission pour laquelle il est venu au monde il y a quelque 84 années... et qu’il nous a donc quittés le cœur clair et la conscience tranquille.

Avant, il eut la courte ligne droite qu’il lui restait à parcourir avant l’ultime soupir, deux de ses grandes filles à ses côtés. Riche moment, on s’en doute.
Alors, de sa voix encore sûre, de sa voix toujours douce, il leur laissa son tout dernier message, sans doute son plus grand et plus beau message de père : « Mes enfants, leur dit-il, faites grandir l’amour ; toujours, faites grandir, cultiver l’amour, la solidarité entre vous, l’entr’aide. Entourez votre mère, entourez-vous les uns les autres... Ignorez la haine... Faites-le. Vous ne le ferez jamais trop... ».

Gérard Cazalès (notre photo) put alors s’abandonner aux mains des chirurgiens dont il savait qu’ils voulaient malgré tout tenter l’impossible. Et comme il s’était toute sa vie appliquée la méthode, il les laissa faire, près à les féliciter en cas de succès. Il ne leur en voudra pas de n’avoir point réussi...

Voilà, j’en ai fini. J’ai souhaité, en reprenant ici mes “libres propos” quelque temps interrompus, vous parler de cet ancien employé de la CCIR et ancien conseiller municipal sous le majorat d’André Gontier. Il fut un Portois discret, mais clairvoyant, modeste et généreux, toujours capable de comprendre une opinion contraire à la sienne et la respecter.
J’ai souhaité, le temps de ces quelques mots, vous parler de cette personne dont l’un de ses petits-enfants lui dira, samedi dernier au cimetière paysager du Port, qu’il sut être « d’une patience infinie, un contemplatif qui savait profiter de la vie, en extraire ce qu’il y avait de meilleur... et bel homme avec ça pour ne rien gâcher ! ».
Et qu’inévitablement avec lui, « là haut, le niveau du paradis va monter d’un cran ».

Raymond Lauret


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