Le plus beau des trophées...

20 juillet 2005

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Le Tour de France cycliste cuvée 2005 en est à sa toute dernière ligne droite. Encore cinq étapes et ce sera dimanche le dernier sprint sur les Champs-Élysées à Paris. Jamais je n’ai autant suivi, devant le petit écran, les exploits de ces forçats de la route.
La télé nous montre les efforts des meilleurs. C’est une loi... Elle nous montre les rires et les déceptions des champions, leurs larmes de bonheur, leurs grimaces de vaincus par plus forts qu’eux. Elle nous montre, et c’est là une excellente chose, les épouses des premiers, celles de ceux qui vont gagner ou perdre parce qu’il n’y a que trois places sur un podium et que l’histoire ne retient pas le nom du quatrième. Se rappelle-t-on, simple test, qui fut second l’an dernier derrière Lance Armstrong ?
Cet Américain, d’un abord sympathique car toujours respectueux de ses adversaires, va gagner, sauf énorme pépin, son septième tour consécutif.
Étonnant ce Texan, dont les seuls succès connus à vélo sont le Tour, le Tour, encore le Tour ! Au point qu’un de ses prédécesseurs faisait remarquer qu’Armstrong n’était pas un grand champion cycliste, mais plus précisément le plus grand des coureurs de “tours de France” ! Étonnant, ce sportif qui relève d’un cancer dont certains disent qu’on n’en est jamais totalement guéri ! Oui, étonnant, ce gentil gaillard au visage toujours calme et dont le nom, s’il était traduit en français, donnerait à peu près littéralement : "Lancé avec la force d’une arme". À se demander si nous ne sommes pas face à un patronyme.
Le Tour, c’est Armstrong et Ivan Basso, c’est Rasmussen et Jan Ullrich, c’est Christophe Moreau ; c’est aussi d’autres Américains, Italiens, Néerlandais, Allemands, Français ou Russes... Anonymes des pelotons qui s’étirent.
Le Tour, ce sont un peu plus de 150 coureurs qui vont terminer la grande boucle et qui auront promené leurs maillots de toutes les couleurs sur les routes des villages et des villes de France. Le Tour c’est donc forcément, et heureusement, ces dizaines et ces dizaines de sportifs qui ne connaissent et ne connaîtront jamais les honneurs des interviews et le confort des gros salaires.
Ils sont loin derrière, à plus de trois heures des premiers. Lorsqu’ils arrivent, les gerbes et les baisers ont été depuis longtemps distribués aux vainqueurs, qui sont déjà douchés, massés, entourés, interrogés.
Eux n’ont droit à rien, sinon aux encouragements de ceux des spectateurs qui attendent qu’ils soient passés avant de rentrer à la maison.
J’aime, quand l’arbitre a sifflé la fin du match ou que la voiture balai est arrivée, aller saluer ceux qui n’ont gagné que le plaisir d’avoir participé et le devoir d’avoir lutté pour ne pas mettre pied à terre.
Ceux-là remportent toujours le plus beau des trophées, celui du mérite...

R. Lauret


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