Le porc réunionnais face au principe de la mondialisation...

5 avril 2005

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La filière porc réunionnaise a la réputation d’avoir fort bien réussi son organisation. La Coopérative des Producteurs de Porcs de la Réunion (C.P.P.R.) regroupe pas moins de 280 éleveurs. Elle a su mettre en place des outils d’abattage, de découpe et de transformation qui emploient 200 personnes.
Depuis un an, elle est confrontée à une surproduction dont elle espère qu’elle est conjoncturelle et liée au “cycle de porc” qui revient tous les quatre ans. Cette surproduction est “malmenée” par des importations “massives” de côtelettes et de viandes congelées à destination des grandes et moyennes surfaces (G.M.S.).
Le résultat inquiète à juste titre la profession qui se trouve aujourd’hui face à quelque 12.000 porcs qui ne sont pas vendus et qui, dit-elle, "encombrent les élevages".
La C.P.P.R. - riche d’un savoir-faire qui passe souvent par la capacité à anticiper - a déjà investi dans une unité de préparation de viande et de conditionnement : 5.000 mètres carrés d’ateliers permettant de couvrir un marché plus large et pouvant notamment s’appuyer sur celui de la restauration de nos établissements scolaires, à des conditions financières pour les collectivités semble-t-il intéressantes.
Tous les Maires de l’île ont été, ou vont être, sensibilisés à ce problème et invités à faire ce qu’il faut pour aider la filière à ne pas subir les contre coups de l’inévitable mondialisation des services.
Une fois encore, on le voit : que pèsent les marchés des petits pays - même lorsqu’ils sont organisés de façon exemplaire - face aux grands groupes qui ont tout le loisir de délocaliser, avec toutes les facilités qui découlent de cette opportunité qui, vous - ne pouvez plus en douter - vise le profit, le profit, rien que le profit, qu’importe ce que subissent les outils de production déjà en place...
Trois chantiers du B.T.P. viennent de nous montrer les capacités qu’ont certains à freiner l’économie d’un pays : marché de l’agrandissement portuaire, marché de la Route des Tamarins, marché des filets métalliques de la Route du Littoral. Le droit international est là qui veille à la bonne marche de la mondialisation du commerce.
On en est pas encore là pour le porc... Quoique... Mais bien sûr, nous voyons le mal partout !

R. Lauret


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