Le prix de la terre du Bon Dieu...

26 février 2005

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J’assistais ce jeudi soir à la séance du Conseil municipal du Port. Rien de bien “méchant”, que des dossiers sans problème que même l’opposition, si elle avait été présente, aurait sans doute votés.
Séance sans histoire donc. Ce qui ne m’a pas empêché, lorsque furent examinés trois opérations d’acquisition de terrains et de relogement des familles, de penser que, lorsque les bonnes habitudes et les bonnes attitudes ont été prises, l’intérêt public est tout de même mieux pris en compte que lorsque c’est l’anarchie au niveau des principes.
Depuis de très nombreux mandats, les maires successifs du Port ont tenu à avoir une politique de maîtrise du foncier sans ambages.
Disons que la manière de poser la question repose sur un postulat : la terre a été mise à la disposition des Hommes pour qu’ils l’utilisent dans le sens de l’intérêt général. Les spéculateurs - ceux qui achètent à bas prix et attendent la bonne occasion pour revendre en se faisant d’insolentes plus-values - ceux-là sont des “hors la morale” et ne sauraient être des interlocuteurs respectables.
Au Port, la municipalité appréhende les terrains au prix des domaines. C’est comme cela qu’au fil du temps, elle a pu se constituer de bonnes réserves foncières, ce qui a permis une politique normale de l’habitat et de réalisation d’équipements publics ou de zones à vocation économique.
Jeudi, il s’agissait d’échanger avec des habitants tel ou tel terrain contre tels autres. Ce fut comme une lettre à la Poste.
Parce que dans certaines communes - et depuis longtemps - cette rigueur dans la politique de réservation foncière n’a pas été recherchée, appliquée ni imposée, les spéculateurs s’y sont constitués des droits. Ils se sont consolidés des positions et la Terre que le Bon Dieu a mise à notre disposition pour que l’intérêt du plus grand nombre soit la priorité est aujourd’hui leur propriété. Payée 20 francs C.F.A. le mètre carré à l’époque où la puissance publique n’avait pas encore réalisé les routes, les réseaux d’eau, d’assainissement et d’électricité, les endiguements et les espaces verts, ils en veulent aujourd’hui deux ou trois cents fois plus !
Alors, les collectivités et autres SEM immobilières doivent se saigner pour acheter l’indispensable foncier.
Jeudi soir, au Conseil Municipal du Port, nous étions plusieurs à nous réjouir silencieusement que, Dieu merci, nos prédécesseurs avaient su être responsables...

Raymond Lauret


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