Les 10 bulletins qui ont manqué pour montrer qu’on est aussi capable de faire taire ses préjugés

22 août 2005

Cela s’est passé le 11 juillet dernier, à la C.C.I.R. à Saint-Denis, à l’occasion de l’assemblée élective du Conseil portuaire. Dix-neuf des vingt-deux membres étaient physiquement présents, deux autres avaient donné procuration portant à vingt et une le nombre des voix appelées à désigner le nouveau président de ce Conseil.
Il y a trois ou quatre ans, à la demande des syndicats ouvriers, j’avais fait acte de candidature à cette fonction. Alain Macé lui aussi candidat. Il y eut un tour. Alain et moi, nous obtînmes chacun dix voix.
Il y eut un seul tour car je décidais, avec l’accord de ceux qui m’avaient sollicité, de me désister en faveur du président de la C.C.I.R. qui, élu à l’unanimité et à main levée, proposa que je fus son premier vice-président. À l’unanimité et à main levée et donc à visage découvert, tout le monde salua ce geste de bonne intelligence réciproque entre un élu du Conseil régional et un autre de la C.C.I.R.
Le 11 juillet dernier, Éric Magamootoo propose la candidature du maire du Port, Jean-Yves Langenier.
Le président du Syndicat des manutentionnaires prend alors la parole pour faire remarquer que "pour les professionnels portuaires, c’est un gage d’équilibre que ce soit un représentant du concessionnaire ou de la manutention qui assure la présidence du Conseil portuaire"...
S’en suit une discussion qui voit Michel Séraphine, Éric Magamootoo, Jacques Rocheland et Cyrille Lebon défendre l’idée que la municipalité portoise a pleine vocation à se préoccuper du développement portuaire. D’autant qu’il serait normal que les représentants de la C.C.I.R. et de la Manutention en soient les vice-présidents.
S’en suit encore l’intervention du représentant du Syndicat des fabricants de sucre, qui assure que "les professionnels ne sont pas contre le maire... mais que la dimension “du port” va très largement au-delà “du Port”, qu’il ne faudrait pas qu’il y ait des restrictions dans la vision...".
Sur ce, on enregistre une seule candidature, celle de Jean-Yves.
On vote. Des 21 bulletins, il sortira le résultat suivant : Jean-Yves Langenier 11 voix et 10 bulletins blancs.
J’en conclus que, en leur âme et conscience, les 10 personnes qui ont voté blanc ont raté une occasion de montrer que, dans ce pays, tous les responsables pouvaient être capables de faire passer leur vision corporatiste quoique légitime après une vision d’unité, et de faire taire leurs préjugés.
Cette occasion, nous ne l’avions pas ratée, avec Michel Séraphine, Danio Ricquebourg et d’autres responsables il y a trois ou quatre ans.
Avec Alain Macé également...

R. Lauret


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