Les chiffres qui indiquent une forte attente...

8 août 2007

Le Président Jacques Chirac, pour montrer que l’État entendait ne pas se dérober devant ce qu’il est convenu d’appeler “sa compétence” car relevant de la responsabilité de la Nation, a enclenché à l’époque le processus de continuité territoriale destiné à « faciliter les déplacements des résidents des collectivités d’outre-mer entre celles-ci et le territoire métropolitain ». Rendons-lui cette justice.
Ce fut donc l’article 60 de la Loi programme pour l’outre-mer en date du 21 juillet 2003 qui spécifiait que l’État financerait et que les collectivités régionales d’outre-mer en exécuteraient la mise en œuvre.
Du côté des Antilles comme chez nous, on hésita compte tenu d’une inconnue de taille : le nombre de bénéficiaires et, partant, le montant annoncé de l’enveloppe qui laissait apparaître, s’agissant de La Réunion, qu’elle était loin du compte quand on la ramenait à la dotation par habitant consentie aux citoyens français de l’île Corse.
Fallait-il néanmoins refuser les 8 500.000 euros annuels annoncés par l’État comme crédits alloués pour commencer la mise en œuvre d’une politique que l’Elysée considérait comme relevant de principes sur lesquels on ne discute pas ?
Prudente, la Région énuméra quelques critères d’éligibilité pour un dispositif qui débuta le 1er juillet 2005. Quelques mois après, vu la trop grande étroitesse desdits critères, on élargit quelque peu.
Aussitôt, les dépenses engagées bondirent et passèrent de 432.000 euros en 2005 à 5 600.000 euros en 2006 et devraient atteindre les 17 500.000 euros en 2007.
17 500.000 euros ! On est loin des 8 500.000 que verse l’État chaque année. Très loin.
On se rappelle que M. Dominique Perben, Ministre des Transports dans le précédent gouvernement, dans une lettre adressée à Paul Vergès, s’était félicité que, grâce à l’élargissement des critères, on avait atteint un rythme significatif des déplacements aidés des résidents réunionnais vers la Métropole.
On n’a pas oublié non plus les engagements du candidat Nicolas Sarkozy sur la continuité territoriale. Des engagements nets, réfléchis et enthousiastes et qui, comme aime le souligner notre actuel Président de la République, seront tenus.

Enfin, personne ne cherche à nier que, en ce domaine comme en d’autres, rien ne justifie que nous ne serions pas nous aussi traités comme le sont les Corses.
On doit s’attendre donc à ce que l’État, s’entourant bien sûr des enquêtes qui établiraient que ce qui a été mis en œuvre par La Réunion est conforme au concept de continuité territoriale tel que défini par la Loi programme, abonde sa dotation en fonction de la réalité de nos besoins. Pour que les chiffres qui indiquent une forte attente ne fassent peur à personne...

R. Lauret


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