’Les fils de rois du pétrole...’

17 novembre 2005

(page 2)

L’expression est d’André Thien-Ah-Koon. Elle nous est rapportée par le “Quotidien” d’hier, dans ses très sérieuses pages consacrées à la vie politique locale.
C’était lors du débat sur les orientations budgétaires de la commune du Tampon. La Chambre régionale des comptes ayant fait de sévères remarques sur le contrôle des finances accordées aux associations de la ville en général mais à l’USST plus particulièrement, le député-maire de la localité a eu cette phrase : "Il ne faut pas que les responsables de l’USST se prennent pour les fils de rois du pétrole..."
Saluons la clairvoyance de notre ami André. Et rajoutons vite qu’il était temps que “là-haut” aussi on se dise enfin qu’il y a des limites à ne pas dépasser et, qu’à trop donner, on finit par enlever de leur valeur à certaines choses.

Car aujourd’hui, il est aisé de faire remarquer, et plus d’un ne s’en prive pas, que la politique mise en place par les équipes dirigeantes de l’USST - mais d’autres leur avaient ouvert la voie, il ne faut pas l’oublier ! - a abouti à ce que rares - rares, très rares... même au point que le pluriel est ici une faute - sont les Tamponnais d’origine ou d’adoption. Les footballeurs de la D1 P de l’USST sont des professionnels de passage, pour la plupart d’entre eux.
En fait, nous sommes là dans une structure hautement “professionnalisée”, promotionnelle comme on dit non sans une belle couche d’hypocrisie. Les footballeurs sont bien payés, très bien payés même, mais pas assez cependant pour faire comme Platini ou Landreau et bien d’autres qui, une fois leur carrière terminée, n’auront pas de souci matériel.
Ils vont donc, pendant quelque temps, toucher des salaires qui, dit-on, se situent entre 3.000 et 4.000 euros par mois, ce qui, m’a dit un copain qui a l’air de s’y connaître bien mieux que moi, fera sourire certains : c’est bien au-delà qu’il faut aller chercher ! Bon... passons.

Je me félicite qu’André Thien-Ah-Koon ait, semble-t-il, fait le choix (courageux) de mettre un hola à une situation que d’autres maires ont déjà jugée incompatible avec notre réalité sociale. À Saint-Pierre, par exemple, il a été annoncé que le robinet va être resserré. Certains assurent que la pression est telle sur lui que le maire de la localité aura bien du mal (du mérite, dirais-je) à se conformer à ce qu’il a confié à son entourage.
D’autres villes ont depuis quelque temps dit leur intention de redevenir ou de rester raisonnables pour leur équipe phare dont l’appétit ne doit pas être une insulte au “bleu-de-chauffe” dont les autres sont revêtus.
Je ne peux qu’inviter André Thien-Ah-Koon à ne pas céder, ni lui ni les autres maires de l’île. Le football est un sport. Et s’il est légitime que dans notre pays et notre monde de chômage structurel, quelqu’un essaie de se trouver un emploi en mettant en avant ses qualités de footballeur, il est irresponsable de faire miroiter à notre jeunesse un avenir doré quand on sait pertinemment que très vite reviendra le contact avec la dure réalité...

R. Lauret


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