Les générations angéliques

7 janvier 2006

Deux jeunes qui dévalent à toute vitesse une des rues particulièrement pentues du quartier de la Colline, à Saint-Denis. Peu importe que les freins de leur beau vélo tous terrains pourraient ne leur être d’aucune aide au prochain virage ! D’ailleurs, il n’y aura pas de virage. Seulement un carrefour et une camionnette qui y arrive elle aussi... Le choc... inouï... brutal... deux blessés, dont un dans un état grave. Ils avaient 19 et 20 ans. Un âge où, en principe, on a conscience de ce qu’il ne faut pas faire...
Un ensemble d’immeubles qui sert de fond d’images à un reportage de Télé Réunion sur ce que les villes proposent aux jeunes pendant les vacances... Un ensemble d’immeubles donc, et au pied de l’un d’eux, quatre ou cinq jeunes enfants, 10 ans peut-être, qui s’amusent à sauter depuis le toit du porche de leur immeuble. Ils sautent les uns après les autres... La journaliste ne perd pas son sang froid et l’occasion de poser un problème : l’inconscience des jeunes marmailles devant le danger et celle des parents ("Ils sont là-haut", indique un des gars en pointant du doigt les fenêtres des étages où, en effet, le téléspectateur croit deviner des têtes d’adultes)...
Je n’ai pas (encore) entendu quelqu’un imputer au vélo et à la camionnette, la responsabilité de l’accident de la Colline et j’espère qu’il ne se trouvera personne pour dire que, s’il n’y avait pas eu de porches au pied des immeubles de la SIDR ou de la SHLMR, il n’y aurait pas le risque de voir des enfants de 10 ans se péter une articulation ou une jambe en y sautant pour s’amuser.
Mais il se dit... sans que cela ne soit écrit... Il se dit dans nos chaumières qu’il y a des parents qui devraient se reprocher un manque de vigilance.
Ce que Pascal Duret appelle "les générations angéliques" (voir “Témoignages” de ce jeudi 5 janvier, en page “Di sak na pou di”) devrait davantage nous faire réfléchir. À tous les niveaux de nos responsabilités collectives et individuelles...

R. Lauret


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus