Les gens de la mer, le temps d’une escale...

7 août 2006

Quand deux bâtiments de la Marine Nationale du Pakistan font escale à La Réunion et que 700 hommes, tous de blanc vêtus, y débarquent et arpentent les rues de nos villes pendant deux jours, cela se remarque. Que quatre ou cinq d’entre eux font une énorme connerie dans une librairie et un hôtel de Saint-Gilles, cela se remarque encore plus et fait la une de la presse, voire le support de mon “Libres propos” de samedi...
Mais les gens de la Marine, ceux de la Mer, ce ne sont pas que ce genre d’incidents dont on pourra même écrire qu’ils peuvent ternir les relations entre états.
Toute l’année, des centaines et des centaines d’hommes, de la Marine marchande ou de la Navale, le temps de l’escale de leurs navires, vivent dans notre île sans qu’on ne les remarque et même ne les voie.
Le temps d’une escale, ils s’activent à quelques courses, à des coups de téléphone qu’ils passent à la famille restée au pays et confrontée là-bas à mille problèmes qui peuvent légitimement les inquiéter. Ces hommes de la mer ont leurs soucis, les mêmes soucis que chacun d’entre nous sauf que, pour la presque totalité d’entre eux, il s’agit de leur responsabilité d’époux et de pères absents de la maison, loin du pays, là-bas où ils ne reviendront que dans plusieurs semaines sinon plusieurs mois.
Le temps d’une escale, c’est le temps pour eux de retrouver la terre ferme et d’autres hommes capables de leur apporter un peu de ce dont ils sont coupés lorsqu’ils ont pour seul horizon, pendant des jours et des jours sans fin, des nuits et des nuits sans lune, que l’océan infini.
C’est pour que le temps d’une escale soit un temps de ressourcement que le “Comité international pour le bien-être des gens de Mer” a été créé dans les quatre coins de la Terre. Roger T. Korner, le Président de ce Comité, rappelle que "séparés de leurs familles et de leurs communautés pendant de longues périodes de temps, confinés à bord de leurs navires, avec peu de temps libre à terre, les gens de mer ont besoin de services à la fois en mer et dans les ports où des rivalités culturelles, nationales et politiques peuvent créer des conditions difficiles"...
Le pasteur protestant Alain Djeutang et le prêtre catholique Théophane Rey s’activent à La Réunion pour offrir aux "Gens de la Mer" une maison où ils trouveraient un bureau, un lit, un espace de repos ou de travail, un coin où échanger avec la famille ou avec les autorités.
À deux pas de “Témoignages”, au Port, rue du Général Émile Rolland, l’Association Stella Maris ne répond plus au minimum qu’il importerait d’offrir à nos amis "les Gens de la Mer"...
Aux lieux et places de la petite case qui remplit bien mal aujourd’hui une bien difficile fonction, il devrait s’élever bientôt une agréable bâtisse, aérée, avec un peu de confort et d’intimité, digne de ce que vivent les marins du monde entier...
Paule Wolff nous en parlait jeudi soir au moment où le Conseil Municipal du Port, avant que le TCO ne le fasse ce soir à son tour, ne vote une subvention de 25.000 euros pour contribuer à la réalisation de la “Maison réunionnaise des amis des marins...”
Il y avait beaucoup d’émotion dans la voix de notre collègue conseillère municipale de la cité maritime. Nul doute que ce soir, devant ses collègues du Conseil Communautaire de la Côte Ouest, Paule saura plaider une cause qui ne peut laisser personne indifférent.

R. Lauret


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