Les kops de villes voisines étaient venus transformer le stade...

22 novembre 2005

On en parlera un peu plus tard des 3,13 milliards (d’euros évidemment) de bénéfices nets pour le 3ème trimestre 2005 que le pétrolier “Total” vient d’annoncer. 3 milliards 130 millions, c’est-à-dire 32% de plus que l’an passé : ça n’est pas rien à l’heure où le contribuable, en France et ici, voit les prix augmenter à la pompe. On en parlera un autre jour, sachant que si pour “Total” c’est 3,13, pour “Exxon”, c’est 9,9 milliards de dollars, pour “Shell” 7,3 milliards, et pour “BP” 4,4 millions.

Aujourd’hui, on ne peut s’empêcher de dire un gros bravo aux jeunes footballeurs de l’AS Chaudron, aux Campémahé, Ruphin, Gourville, Cady, Lambes, Therézo, Virassamy, Mosa, Auguste, Louise, Dieudonné, Ribault et à leur entraîneur Patrice Maupoux.
Ils n’étaient pas gagnants, non pas que leur adversaire de dimanche, l’A.S. Pierrots Vauban Strasbourg, soit un foudre de guerre, mais bien parce que leur club, l’AS Chaudron, a connu une saison laborieuse et qu’il y a une semaine encore, il pouvait être relégué en division inférieure.

Et puis, le premier quart d’heure de jeu avait montré aux éventuels parieurs qu’il n’était pas prudent de faire passer leurs sentiments avant la raison : sur le terrain, il y avait 10 joueurs de champ de Strasbourg qui domptaient bien le ballon en face d’un gardien qui accumulait les exploits et dont on se préparait, dans les tribunes, à voir l’instant où il s’inclinerait forcément.
José Campémahé, le portier du Chaudron, ne s’est pas incliné. Par des arrêts de grande classe, il a poussé ses coéquipiers à trouver au fond d’eux-mêmes, toute la confiance nécessaire. Et à la mi-temps, parmi les connaisseurs en technique, la cote de Strasbourg descendait sensiblement.

N’empêche, à tout moment, les Métropolitains pouvaient transpercer la défense dionysienne. Que fit-il qu’il n’en fut rien ?
La rage de gagner, tout simplement, s’imposa au fil des minutes dans une équipe chaudronnaise qui avait débuté la partie avec, dans les jambes, le poids d’une saison qu’elle a terminée presque asphyxiée et en tout cas sur les rotules, à sauver sa peau.
Il y eut aussi l’envie et la capacité de se sublimer quand le cœur se met à comprendre qu’il lui faut se substituer au reste du corps.

Et puis, le cadre, ce stade “Jean Ivoula” pour une fois plein à craquer qui donnait aux joueurs du Chaudron les racines et les ailes qu’ils n’ont pas eues souvent cette saison ; ce stade “Jean Ivoula” que les kops de villes voisines étaient venus transformer en stade de toute l’île de La Réunion ; ce stade “Jean Ivoula” qui sût si bien souhaiter aux strasbourgeois la "bienvenue dans l’enfer du Chaudron" et rappeler qu’"ici, on vient, on s’en souvient, et on revient !"

Bref... ce fut un bel après-midi qui, pour reprendre l’expression d’Abdul Cadjee qui en connaît un bout dans ce domaine, a été marqué par la parfaite communion entre une équipe et un quartier. N’aurait pas eu le jet de quelques bouteilles en fin de partie et quelques gestes inamicaux et en tout cas déplacés de la part de certains, nous aurions donné la note maximum à l’AS Chaudron... Pour ces petites fautes, ils devront se contenter d’un 18 sur 20.

R. Lauret


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