Les petits tas de saletés que nous faisions brûler au fond de la cour...

16 février 2006

Il y a des enseignements qu’il nous faudra tirer de l’épidémie de chikungunya qui s’est développée sur notre île. À côté des questions graves qui ont trait aux produits qu’on utilise et de leurs degrés de toxicité pour les êtres vivants et pour la flore... À côté aussi de la diligence des administrations qui ont la responsabilité de la conduite des opérations de prévention... À côté encore des interrogations légitimes exprimées par les professionnels du BTP et du Tourisme quant à l’expression rapide de la solidarité nationale... À côté de toutes ces questions auxquelles le président de la Région nous invitait à répondre en faisant passer nos émotions après la réflexion et le souci de l’efficacité et du long terme, il en est une qui a été abordée par plus d’un : la nécessité pour chacun d’entre nous d’apprendre à vivre désormais avec des moustiques (cela nous le savions), mais des moustiques qui peuvent être des vecteurs du chikungunya.
Certains peuples de certains pays vivent avec certaines maladies pour lesquelles les règles sanitaires nous recommandent telles ou telles mesures préventives quand nous nous y rendons. Parce que, il faut le souligner, nous nous rendons - au prix de quelques simples précautions - dans des pays impaludés par exemple. Les gens ont-ils cessé d’aller à Londres ou à New York ou en Palestine au motif que des actes de “terrorisme” s’y sont passés et peuvent encore y avoir lieu (sans que l’on en soit informé par avance !) ?
Mardi, en fin d’après-midi, Laurent Cayrel a donné l’assurance aux acteurs du monde économique réunis à la préfecture de Saint-Denis que la construction d’un incinérateur pour les ordures ménagères était désormais plus que jamais en tête des priorités des investissements d’importance à envisager pour notre île.
Notre société de consommations faciles et facilités a effectivement généré de nouvelles nuisances. Les déchets ménagers ont augmenté de façon conséquente tant dans leurs diversités que dans leurs quantités. L’époque où chaque foyer pouvait régler le problème de l’élimination de ses ordures est aujourd’hui révolue. Les petits tas de saletés que nous faisions brûler au fond de la cour, cela n’est plus envisageable aujourd’hui. Ne serait-ce que parce qu’il y a de moins en moins de cours et parce que les dites cours, quand elle existent, sont en mitoyenneté “très rapprochée” avec les autres cours... L’incinération à une autre échelle s’impose, d’autant plus que les décharges publiques dont notre île s’est dotée ces dernières années sont pour nombre d’entre elles au bord de la saturation. Cela se voyait. Cela coule de source, tellement c’est là une évidence que l’on n’a pas besoin de prévoir quand on s’attaque au problème.
De cela aussi, le chikungunya en a précipité la prise en compte.

R. Lauret


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