« Les taxes locales sur les carburants sont plus faibles qu’en métropole mais les prix sont plus élevés ». Quand un sénateur de la République confirme cette vérité.

26 janvier 2009

On peut être journaliste et choisir dans le même temps de ne pas renoncer à une attitude citoyenne qui vous amène à dire certaines vérités.
Jean - Noël Fortier, dans le Quotidien de vendredi, le montre dès le titre de l’article qu’il consacre à la conférence de presse qu’aux cotés de mon collègue Emmanuel Lemagnen et d’Alain Zaneguy du Conseil Général, en présence également de représentants de l’Association des Maires, de la Chambre des Métiers et de la F.R.B.T.P., nous tenions vendredi dernier. « CRISE : Les collectivités s’engagent. Bouée de sauvetage pour les terrassiers » écrit-il en titre avant de préciser : « La Région, mais aussi le Département, ont insisté hier sur les programmes de grands travaux engagés en 2009. Une façon de prouver le soutien des collectivités aux terrassiers asphyxiés par des investissements démesurés. »
Dans un commentaire où il appelle à ne pas jeter la pierre aux terrassiers, le journaliste du Quotidien poursuit : « Imaginez que parmi ces terrassiers au bord du précipice qu’ils n’ont plus à combler, il se trouve un chef d’entreprise de 23 ans qui avait eu la bonne idée d’investir dans une pelle mécanique . Une route des Tamarins, une déviation et un lycée plus tard, il était à la tête d’un parc de onze engins d’une valeur moyenne de 25O OOO euros. Un parc de 3 millions d’euros grosso modo, constitué en un an. Confessant sa détresse, il a expliqué aux élus abasourdis qu’il pouvait à l’époque de sa splendeur entrepreneuriale, décrocher un financement de 3OO OOO euros en une journée ». Première question qui nous viendrait tous à l’esprit et que pose J-N Fortier : « Mais qui donc a favorisé une expansion aussi démesurée ? ».
Et notre confrère de poser l’autre bonne paire de questions : « Se trouvera-t-il demain, bientôt, rapidement, avant d’autres fiascos humains, sociaux et financiers, une autorité courageuse qui va dire : « ça suffit » ? Qui dira aussi aux « financeurs spéculateurs » que la prise de risques, apanage de l’ultralibéralisme, ne peut pas, même si c’est de mode, être systématiquement garantie par les fonds publics ? ». Voilà, tout est dit et bien dit.
Une satisfaction de plus, dans un autre registre, celui du prix des carburants. C’est Monsieur le Sénateur Virapoullé qui nous l’apporte, coupant ainsi les arguments avancés par certains de ses amis et, à ce que l’on dit, également soutiens politiques . « Les taxes locales sur les carburants sont plus faibles qu’en métropole mais les prix sont plus élevés... » déclare notre parlementaire au J.I.R. (édition de samedi) tout en précisant que « les compagnies achètent les hydrocarbures sur la base d’un indice international, mais les facturent dans les DOM avec un indice artificiel, surévalué, sans existence sur le marché international. Sans aucune justification, les compagnies réalisent une marge en amont... ».
Vous admettrez qu’il y a de quoi je sois satisfait qu’une telle déclaration arrive, depuis le temps qu’avec d’autres, je la tiens lors de nos réunions en Préfecture et ailleurs !..
Enfin, la CAPEB dont le Président Joël Melchior et l’un de ses vice-présidents Cyrille Rickmounie ont dit samedi : « La diversité des structures professionnelles ne doit en aucun cas être un instrument de division pour affaiblir les artisans et les petites entreprises du BTP... Allons discuter au lieu de barrer les routes...Il est nécessaire de simplifier les procédures de manière à permettre aux petites entreprises d’accéder aux commandes publiques... ». J’ai, pour ma part et en maintes fois, plaidé pour une conception humaniste (ou humaine) du rôle de nos Commissions d’Appels d’Offres sans pour autant que l’on tombe dans le laxisme ou la démagogie. C’est aujourd’hui, la loi étant ce qu’elle est, un risque à prendre et que certains d’entre nous prennent tant celle-ci n’est vraiment pas adaptée à notre économie insulaire.
Pour des « table ronde » qui se tiendraient à la Préfecture et où il s’agira de cela, évidemment on ne peut être que partant...

Raymond Lauret


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