« Les terrains ne sont pas directement inondables, mais... », disaient-ils il y a 25 ans

10 mars 2006

La lecture de l’édition du “JIR” d’hier jeudi 9 mars ne m’a pas laissé indifférent pour au moins deux raisons. La première c’est la mise en cause - quoique très indirecte, en pointillés subtils - dont j’ai fait l’objet de la part de Yves Mont-Rouge en ma qualité de Président de la Commission d’Appel d’Offres de la Région. J’ai envoyé au journal que dirige Jacques Tillier un droit de réponse. Il n’y aura pas, pour ce qui me concerne, d’huissier et de citation à comparaître.
La seconde, bien plus intéressante, c’est un article de Damien Valette qui revient sur les crues spectaculaires et dévastatrices de La Rivière des Pluies telles que nous venons de les vivre ces jours derniers, cet article arrivant le jour même où mon “libre propos” faisait état de « Mon coup de gueule ».
L’article en lui-même est très ordinaire, bien écrit. Il essaie d’établir les responsabilités. « C’est la DDE, donc l’État, qui délivrait les permis de construire », y souligne Jean-Louis Lagourgue, le maire de Sainte-Marie, en appuyant sa déclaration d’un courrier de la DDE qui, en avril 1981 - c’était il y a 25 ans - écrivait à l’ancien premier magistrat Saint-Marien Yves Barau, à propos de permis de construire pour un lotissement : « J’envisage de régler cette affaire par une décision favorable, dégageant “ainsi” (c’est nous qui rajoutons) la commune de Sainte-Marie de sa responsabilité à l’égard des dégâts causés par les eaux sur tout le lotissement ». Diantre !!! J’ai bien lu que l’État dégage la commune « de sa responsabilité à l’égard des dégâts causés par les eaux » !!! Je n’en crois pas mes yeux. Quel est donc le fonctionnaire (d’État) qui a bien pu faire endosser à l’État une telle énormité !
Continuons la lecture de la missive de la DDE : « Les terrains ne sont pas directement inondables, mais subsiste néanmoins une légère érosion ».
On a vu ce qu’il advient, 25 ans après, de toute “légère érosion” qui “subsiste”...
Et le “JIR” d’illustrer le propos de Damien Valette de deux photos. Deux photos qui montrent rigoureusement la même zone de la Rivière des Pluies, entre le pont de Moka, en amont et celui de la Rivière des Pluies, en aval.
Rigoureusement la même zone, sauf que entre 1950 (date de la première photo) et 2003 (date de la seconde), il s’est écoulé un demi siècle et que des centaines de maisons y ont été construites. La rivière est restée la même et ces derniers jours, les quantités d’eau qui se sont déversées sur La Réunion ne sont pas exceptionnelles même si elles ont été abondantes.
Nous le disons hier : Avec toutes ces constructions, « ce sont des dizaines et des dizaines d’hectares qui sont ainsi consommés et qui mettent en péril l’équilibre général des sols alentours ».
En attendant, c’est la DDE d’aujourd’hui qui est montrée du doigt à cause de propos écrits par celle d’hier... Ce n’est pas juste mais c’est ainsi...

R. Lauret


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