Lettre à Eric Magamootoo : « Merci de le dire au Ministre... »

14 avril 2008

J’ai apprécié, mon cher Eric, que ce vendredi 11 avril à RFO, tu n’aies pas manqué de souligner que l’Economie Sociale par la Solidarité ne doit pas sortir du champ de nos préoccupations. Merci d’avoir dit que tu en parleras au Ministre lors de votre rencontre des Chambres Consulaires de La Réunion la semaine prochaine à Paris.

Le cas des époux Chamand m’interpelle. La Région les a aidés à “monter” leur petite affaire. Je les avais rencontrés l’an dernier, à St Pierre, lors d’une journée de l’économie sociale. Leur volonté de s’en sortir m’avait ému.

Tu l’as dit : le droit les condamne de la manière la plus dramatique qui soit ; mais, la manière est légale. La réglementation ne peut rien pour eux. Et si nous posions la possibilité - pour ne pas dire la nécessité - de la solidarité ? Et si la semaine prochaine, à Paris, tu disais au Ministre qu’un citoyen français qui a été désigné par le peuple pour être, par exemple Maire et Conseiller Général d’une commune de population comprise entre 20.000 et 49.999 habitants, va - du jour au lendemain - percevoir 3.350,38 euros bruts (pour la fonction de Maire) et 2.233,58 euros bruts (pour celle de Conseiller), soit 5.583,96 euros bruts auxquels il faut rajouter 5.397,83 euros bruts s’il est président ou 2.456,94 euros bruts s’il est vice-président de l’EPCI de sa zone, soit donc 10.800 euros ou 8.000 euros, qui vont venir, la plupart du temps, s’ajouter à ses revenus professionnels ou de retraité ?

Oui, mon cher Eric, et si tu posais à notre Ministre la question de savoir pourquoi tant d’accumulation pour certains alors qu’il est admis que c’est leur seule responsabilité politique qui est là grassement rémunérée. Ne confond-on pas là juste indemnisation et rémunération laxiste ?

Un élu - qui tient à rester anonyme - m’a chargé de te remettre un chèque égal à 35% de la totalité des indemnités qu’il perçoit. Il te propose de lancer un appel à tous les élus de cette île pour aider les époux Chamand. Son chèque n’est pas libellé. Il t’est confié pour aider ce couple et attester devant les autorités judiciaires que quelque chose est entrepris pour tenter de corriger les insuffisances de notre appareil économique et réglementaire.

Il te propose qu’il soit demandé aux époux Chamand de s’engager - en 10 ans ou 5 ans, peu importe - à rembourser chacun de ceux ou celles qui les auront aidés. Aussi, pense cet élu, il n’aura pas été ici question de charité, mais bien de solidarité.

Je compte sur toi pour en parler pendant ta conférence de presse de ce vendredi 11 avril à 11 heures, en compagnie des présidents de la Chambre d’Agriculture et de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de La Réunion.

Bien fraternellement à toi.

Raymond Lauret


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