Lettre à Fred Bachelier

23 février 2006

J’ignore, mon cher Fred, quand tu liras les quelques mots que je t’adresse ici. J’espère qu’on te les apportera.
J’ai vu ce que tu as déclaré à Hervé Colin dans “le Quotidien” de mardi. Tu es évidemment déçu de la décision prise par la Commission nationale de contrôle de gestion des clubs de football affiliés à la F.F.F.. C’est là une réaction à chaud ; elle est normale. Tu croyais toi aussi que la C.N.C.G. aurait vu les choses autrement. Mais surtout, je le crois, tu étais convaincu que l’alerte que vous aviez connue sur le plan administratif allait pouvoir servir de leçon pour que les négligences relevées localement ne se renouvellent plus jamais. Et puis, sportivement parlant, l’an dernier, l’A. S. Chaudron avait réalisé deux exploits : on a trop tendance à ne se souvenir que de votre magnifique performance contre les métropolitains de Strasbourg en éliminatoires de la Coupe de France et à oublier que vous avez su aussi gagner avec vos tripes votre maintien en D1P. Cela, toi, tu ne l’as jamais perdu de vue, parce que, à l’époque où tu étais sur le terrain, tu as pu mesurer combien les moments de difficultés révèlent les vrais hommes et forgent les caractères.
Je voudrais, mon cher Fred, te dire combien il t’appartient aujourd’hui d’arracher à leur découragement ceux qui sont déçus et parlent d’arrêter. L’A. S. Chaudron a une belle occasion de repartir, avec des bonnes résolutions, riche qu’elle est de ce qu’elle vient de vivre. Tirez-en les leçons. Évacuez ce qui est trop lourd à porter et qui correspond à cette écume dont on croit trop souvent qu’elle est tout l’océan.
Tiens, je vais te causer deux mots de la Jeanne, le club de ma jeunesse et vis-à-vis duquel je me sens redevable, aujourd’hui que j’ai bien vieilli, d’encouragements et de conseils à ses jeunes dirigeants ! Ils ont dû batailler ferme contre une tendance qui veut que l’on dépense ce que l’on n’a pas. Je les aide... à ne pas faire les folies des autres et à ne pas se promettre monts et merveilles. Et tu vois (mais dois-je insister là-dessus, cela ne t’a sûrement pas échappé), l’an dernier ils ont terminé à un seul petit point du quatrième, avec leur équipe de jeunes gars de leur ville !
Tu peux, avec d’autres bien sûr, écrire une belle page de l’histoire du football à l’A. S. Chaudron, le dos tourné à l’aventure des extravagances financières, le regard porté par l’enthousiasme vrai dont seule la sagesse des gens intelligents est capable. Tu es de ceux-là.
Voilà pourquoi, mon cher Fred, je te dis, comme te l’a écrit Hervé Colin, que "c’est peut-être un mal pour un bien". Vas-y, engage toi avec les bonnes boutures chaudronnaises et tu verras : demain, on vérifiera que les meilleurs sont ceux qui se battent avec leurs armes, parce qu’elles sont celles de l’humilité et de la foi...

R. Lauret


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