Lowitz... Sham’s... Aboudou... Larifou...

4 octobre 2005

Cela n’a pas été dit et encore moins écrit : quand certains évoquent la nécessité d’une loi pour dire le droit du sol, le droit du sang ou les contrôles ADN, tout le monde a bien compris que ce sont les Comoriens qui sont visés. Il convient cependant de préciser qu’il s’agit essentiellement des Comoriens pauvres, ceux qui espèrent sortir de la plus noire des misères et choisissent la dure loi d’une émigration volontaire vers d’autres terres où, espèrent-ils, ils auront la même chance que d’autres humains.
C’est de ces Comoriens-là dont il s’agit.
Tout pays - et par conséquent tout État - ne se pose pas de question ni ne se fait de souci lorsque les émigrants sont riches, diplômés et capables de se mêler aux couches dynamiques de la population. Ceux-là seront les bienvenus. Ils amènent avec eux des richesses - financières, culturelles, sportives, scientifiques - qui leur permettent de jouer un rôle dans le pays qu’ils adoptent. Ils sont accueillis les bras ouverts. Ils seront fréquentés, applaudis. Ils y travailleront, auront droit à un loyer. Ils contribueront à fixer une valeur particulièrement recherchée : la diversité culturelle. Ils seront adoptés.
Et il est bon qu’il soit ainsi.
Je suis heureux et satisfait que Claude Lowitz ait montré aux autorités de Shanghai et de la Chine ce que notre petite île française de La Réunion pourrait apporter à leur jeunesse dans le domaine du football. Rappelons que le Réunionnais Claude Lowitz est né en France, à Figeac, d’une mère guinéenne (dont le père était turc) et d’un père polonais (dont la mère était originaire des hauts plateaux du Niger). C’est pas beau ça ?
Je m’enrichis - et pas que moi - en allant voir mon ami Sham’s dans ses œuvres théâtrales ou Ismaël Aboudou dans une de ses chorégraphies où éclatent son talent et celui de ses élèves réunionnais. Sham’s et Ismaël sont comoriens. Comoriens tout court. Comoriens tout simplement.
Je confierais volontiers - et pas que moi - à Saïd Larifou mon dossier si un jour, je devais avoir à me défendre ou à ester devant une juridiction quelconque. Maître Larifou sait mettre du cœur dans ses talents d’avocat. Il est né à Diégo Suarez (Madagascar) et est comorien à cause de ses engagements citoyens. Et alors ?
Le pauvre étranger qui traîne sa misère est vu, lui, comme un clandestin sans droit, sans titre. Il est “toute la misère du monde” dont on ne veut pas, dont on ne veut plus, sur notre sol.
Dans “son” pays - là, du moins, où le hasard a voulu qu’il naisse - il traînait sa misère. Il veut s’en sortir. La notion de “patrie”, de “droit du sang”, de “droit du sol”, qu’est-ce pour lui si son sort c’est de crever et de voir ses enfants crever ? Alors, il a voulu aller voir ailleurs.
Quoi qu’on me dira, quoi qu’on me racontera, on ne me convaincra pas qu’il faut laisser ces gens, ces êtres humains, à leur triste sort.
Les tests A.D.N. ne sont pas la solution. Il faut trouver autre chose. Quand on a des chefs d’État qui vont à l’église ou au temple, qui sont réputés de culture maçonnique ou qui ont été instruits dans nos Universités humanistes, il y a lieu de les inviter, avec nous s’il le faut, à trouver une solution intelligente à “notre” problème si on ne veut pas que l’effet boomerang nous rappelle très vite à la raison.

R. Lauret


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