Lulu, Simone et leurs sacs à dos

9 septembre 2005

Ce mercredi 7 septembre, 18 heures, Aérogare de Gillot. Je termine avec mes formalités d’embarquement au comptoir d’Air Mauritius. Je vais à Shanghai, via Plaisance et Hongkong. Bien lourde des bouquins et autres réunio-curiosités qu’il ne faut surtout pas oublier quand vous attendent en Chine un certain nombre de rencontres de travail avec les autorités de là-bas, ma grosse valise suit le chemin que lui impose le tapis roulant. J’en ai donc fini et je peux me retourner.
Je me retourne et tombe sur Lulu et Simone Biedinger. Ils pénètrent dans la zone d’à côté, celle où l’on enregistre pour Paris.
Eux aussi prennent ce soir l’avion. Elle, toute de rouge habillée d’un élégant survêtement très sport. Elle s’est offerte une petite coquetterie que nous ne lui connaissions pas : du rouge à lèvres !
Lui, survêt’ plus sobre, chaussures de sport, le visage rayonnant. Rien à voir avec le rédac’ en chef stressé tous les soirs à cause de l’article trop court, le “Libre propos” qu’il “va falloir caser alors qu’on a dit à Raymond qu’il fait long”. Lulu m’offre ce soir le sourire des gens heureux : avec “sa copine”, comme il appelle avec les yeux de Rodrigue celle qu’il a, il y a de bien belles années, épousée pour vivre ensemble - ensemble toutes les choses de leurs vies confondues en une seule vie, avec Simone donc, il va en vacances.
Ils ont donc des bagages. Forcément ! C’est normal !
Pour bagages, vous ne me croirez pas et vous avez tort, pour bagages, chacun à un sac à dos. C’est tout. Un bon sac à dos, pas énorme. Juste ce qu’il faut pour y loger un bon minimum et surtout pour que ça tienne sur un dos de gens normalement constitués. Lulu - et Simone tout autant - c’est du solide dans le cœur et dans la tête. Question carrures, c’est tout ce qu’il y a de plus normal. Comme leurs deux sacs à dos qui, j’en ai bien l’impression, vont aller avec eux en bagages de cabines. Deux sacs à dos donc, c’est tout !
En fait, ce n’est pas tout à fait tout. Il y a aussi un troisième paquet. Énorme, lui ! Pas compliqué à imaginer ce qu’il y a dans la housse que Lulu pousse et qui glisse sur le sol de marbre de l’aéroport. Dans la housse, il y a leur vélo à deux selles, deux guidons, deux roues, deux pédaliers. C’est leur fameux tandem, celui que tous ceux qui les accompagnent tous les week-ends sur les routes de l’île connaissent.
Je leur lance un “merde” admiratif et plein d’envie.
"On va jusqu’à Toulouse en avion et, de là, on rejoint Montpellier par la route, à vélo..." me lancent en chœur, pour me faire mal, me rendre malade de jalousie, les deux veinards dont nous ne mesurerons jamais assez la grandeur de leur engagement pour faire de La Réunion "une île cyclable".

R. Lauret


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