Ma “revue” de presse...

31 août 2007

J’ai un très bon copain. Après une belle carrière professionnelle, il a poursuivi avec un engagement citoyen dans un domaine qu’il a toujours aimé : le sport. Il est depuis le Président bénévole d’un Comité qui fédère ligues et comités sportifs. Il revient des Jeux des Iles.
Samedi, il a été traité dans un journal de la place de « ribouldingue », de « lascar », de sorte de « gros moineau, genre seigneur des anneaux », de « sauteur incompétent notoire » qui s’est « tapé de belles vacances et beaucoup d’autres choses, certaines même très mignonnes, aux frais de la princesse ». Il a été écrit qu’il a « chaque jour ripaillé jusqu’à plus soif, comme des gorets », qu’il a « souvent bringué jusqu’au petit matin... ».
Mon ami m’a appelé : « Que puis-je faire pour que les gens sachent que c’est faux, archi faux ? », me demandait-il. Je lui ai conseillé : pas d’esclandre, pas de procès en diffamation. Seulement une mise au point qui montre que le tuyau du redouté journaliste était percé, fêlé, fendu... Une mise au point qui tiendrait en une phrase du genre : « Monsieur, où sont les preuves de vos affirmations ? ».
J’ai senti que mon copain était abattu. Réagira-t-il ? Est-il nécessaire qu’il réagisse ?
Autre chose : Gilles Gauvin a un jour évoqué, c’était il y a quatre, voire même cinq ans, la longue période de 28 mois pendant laquelle, dans les années 1964, Paul Vergès était entré en clandestinité. Il a utilisé le mot « cavale ». J’en avais été choqué et, dans un article paru dans “Témoignages”, j’avais invité notre jeune compatriote à ne pas traiter par la dérision ou le mépris ce qui restera pour de très nombreux Réunionnais « un acte de résistance ».
Cette opinion que j’ai clairement (et publiquement) exprimée ne saurait m’interdire de penser et d’écrire que Gilles Gauvin est un brillant universitaire et de souligner, comme d’autres l’ont fait, l’intérêt de «  l’Abécédaire  » qu’il publie en septembre prochain, un ouvrage qui, à partir de 26 mots « choisis pour construire une histoire partagée et non une histoire octroyée » de la Traite négrière dans « la globalité de ses réalités mondiales », manque à la littérature universelle.
Cette information, je la tenais d’un très bel article signé Marine Dusigne, dans le “JIR”. Je l’ai dit. C’est le droit que me donnent les sous que je consacre à payer mon abonnement, depuis que quelqu’un avait un jour mis le feu au journal fondé par la famille Cazal. S’agissant « des dérives people », comme il y en avait aussi dans le même numéro du “JIR”, j’ai écrit que j’aime pas. Et puis, je le paye, mon abonnement, non ! Il y en a au “JIR“ qui me cherchent parfois des poux dans la tête ! Est-ce que j’en fais tout un foin ?
En réalité, c’est cette liberté que j’ai prise qui m’a valu “l’honneur” de l’édito de Jacques Tillier. Ce faisant, j’avais pourtant simplement précédé de deux jours Isabelle Kichenin, laquelle dans le supplément “Femmes” du “JIR”, avec bien plus de talent que moi il est vrai, dans une «  Lettre à Gurvan  », montre qu’elle a, elle aussi et à sa manière, son petit jugement sur la tendance “people” qui fait rage aujourd’hui.

Raymond Lauret


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