Madame et Messieurs les Députés de La Réunion : les APE...

21 juin 2007

Le FRDE, disions-nous ici même dans notre “Libres propos” d’hier, doit et peut être reconsidéré pour en faire un outil du développement intelligent et responsable de notre territoire à partir des EPCI. D’une voix unanime, nos députés peuvent le demander à l’Assemblée Nationale et l’obtenir...
Un second point mérite, c’est là mon humble avis, que nos parlementaires y prêtent attention et visent la démarche commune : il s’agit du très délicat problème des Accords de Partenariat Economique (APE).
Ces accords, dans le cadre de la convention de Cotonou, ont pour objectif d’améliorer la coopération entre l’Europe et les pays ACP et doivent être signés le 31 décembre prochain. Dans 6 mois donc...
Notre région ultrapériphérique est là-dessus concernée à double titre : nous sommes une île de l’Océan Indien, entourée de pays dits ACP (Madagascar, Maurice, Les Comores et des états d’Afrique tels que Mozambique, Tanzanie, Angola, Zambie, Namibie, Botswana, Lesotho, Zimbabwe) dont nous partageons les caractéristiques d’économie balbutiante et fragile. Mais nous sommes aussi une région européenne. Ultrapériphérique certes, mais pleinement européenne puisque française.
Il y a une réelle « difficulté à définir au mieux les enjeux précis des négociations que l’Europe mène avec les états ACP pour pouvoir en analyser les impacts pour La Réunion ». En effet, si les produits ACP devaient entrer en Europe sans droit de douane, qu’en adviendrait-il alors de notre tissu productif encore balbutiant et bien fragile ? D’autant que la République Sud-Africaine sera aussi de la partie.
Tous les discours convergent. C’est la Région Réunion, en concertation avec les milieux socio-économiques locaux, qui souligne que « la Commission (européenne) doit donc veiller à ce que le positionnement des RUP dans le cadre des APE n’aboutisse pas à une remise en cause des efforts faits pour la cohésion économique et sociale mais s’inscrive dans une perspective de co-développement ».
C’est Madame Michèle Alliot-Marie, Ministre de l’Intérieur et de l’Outre Mer, qui, dans un courrier au Commissaire européen au Commerce, Monsieur Peter Mandelson, insiste sur « l’avantage comparatif très important de pays ACP pour certains produits agricoles similaires à ceux des DOM (qui) constitue un facteur de risque important de déstabilisation des structures locales de productions qui font, par ailleurs, l’objet d’aides financières de la Communauté européenne... ».
Madame et Messieurs les Députés, La Réunion ainsi que, plus généralement, les autres DOM de la République, ont besoin que vous fassiez entendre à Paris la voix du bon sens.
Le bon sens, c’est que l’Union Européenne, dans son souci louable d’aider les pays ACP grâce notamment à une plus grande intégration économique régionale, tienne également compte, et pas seulement un petit peu, des handicaps de l’ultra périphérie par rapport au reste de l’Union.
Madame Alliot-Marie en a pris conscience, elle qui a noté que « la prise en compte de la fragilité économique des DOM qui ne pourront supporter une ouverture immédiate et totale de leurs marchés dès le 1er janvier 2008 » ne doit pas être négligée.
Faites lui entendre votre souci qu’elle ne baisse pas la garde, à côté de notre Région, de nos socioprofessionnels, à vos côtés aussi...

Raymond Lauret


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