Mais c’est bien sûr !!!

23 juin 2005

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C’était ce mardi 21 juin. Pendant que dans les rues et sur les places de l’île des dizaines de milliers de Réunionnais fêtaient la musique, nous étions une bonne soixantaine réunis à la Région, dans le bel hémicycle Pierre Lagourgue. À la veille de la soutenance de diverses thèses de doctorat dont ils présidaient les jurys, MM. Jean Viard, professeur à Sciences Po, Fabien Ohl, membre du Bureau de l’Association Internationale de Sociologie du Sport, et Jean-Pierre Augustin, président de l’Observatoire National des Métiers de l’Animation et du Sport, avaient accepté - suivant une idée de mon pote Olivier Naria - de venir causer du temps libre qui nous attend dans la société actuelle et, partant, de l’économie du sport et des métiers qui vont devoir aller avec.
Le mérite de nos trois hôtes aura été - première leçon à retenir - : savoir ne pas être long. C’est plus que le bon sens de la pédagogie : c’est de l’intelligence lorsque l’on ignore tout de la nature du public que l’on a devant soi. Ce mérite aura été aussi d’amener chacun des auditeurs à situer sa propre démarche dans le contexte socio-économique du pays où il vit et réfléchit à la part qui pourrait être la sienne dans une démarche commune.
Lorsque Jean Viard nous rappelle qu’en 1920, l’espérance de vie en France était de 500.000 heures et qu’à cette époque on dormait autant qu’on travaillait (soit 200.000 heures pour l’une et pour l’autre de ces deux fonctions, ce qui nous laissait donc 100.000 heures pour nous “distraire”), il nous faut vite rapprocher ces chiffres de ceux d’aujourd’hui.
Aujourd’hui, l’espérance de vie (en France) est de 700.000 heures. Nous passons 100.000 heures devant notre télé et nous travaillons et dormons pendant 300.000 heures en tout. Nous restent 300.000 heures à remplir. D’où une explosion de notre temps libre !
Vous y êtes : nous sommes dans une société où organiser les loisirs des citoyens est une nécessité de service public. D’où, mais c’est bien sûr, l’émergence du tourisme comme activité économique de premier plan dans bien des pays du globe.
"Aujourd’hui, dira Jean Viard, on blesse moins notre corps par le travail. On est donc mis devant la nécessité de mieux le soigner, d’autant que notre vie s’allonge".
L’espérance de vie, me dira en fin de colloque une amie, n’est plus seulement une espérance. Elle est une certitude que le stress occupe. D’où l’importance que l’activité sportive va encore montrer dans notre responsabilité d’aménageur de territoire... D’où la justesse de l’engagement de tous ceux qui pensent vélo, roller, randonnée, marche, plein air... D’où une invitation à innover dans nos comportements...

R. Lauret


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