Mais pourquoi donc Jacques Chirac...

20 juin 2005

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Mais pourquoi donc Jacques Chirac, qui n’est tout de même pas tombé de la dernière pluie, vient-il de donner à Nicolas Sarkozy, en plus du titre de Ministre d’État ministre de l’Intérieur, un énorme ensemble de moyens qui, en d’autres temps, auraient été répartis entre plusieurs ministères ?
Ministre de l’Intérieur, cela n’est déjà pas innocent. C’est l’œil rivé et la main plaquée sur la carte électorale du pays, donc aux premières loges pour contrôler et infléchir la situation à l’approche de tout scrutin et tout particulièrement celui auquel il ne pense pas que lorsqu’il se rase le matin, devant son miroir, dans sa salle de bains !
Mais celui qui a demandé (que dis-je : exigé !) et obtenu qu’il garde la présidence de l’U.M.P., pilotera la poursuite de la décentralisation, c’est-à-dire qu’il arbitrera les problèmes que poseront les élus locaux dont il sera l’interlocuteur privilégié. C’était là une charge qui incombait à Matignon. Ce n’est donc pas mal.
D’autant plus que le Ministère de l’Intérieur a également récupéré les compétences de l’Aménagement du Territoire tandis que les deux ministres sarkozystes que sont messieurs Hortefeux et Estori seront plus spécialement chargés des relations avec les collectivités locales et la mise en valeur des leviers de la création d’emplois, tant en zones urbaines que rurales. Les initiatives à prendre et les moyens à injecter pour, à défaut de réussir, créer l’illusion d’une réussite à venir pour peu qu’on donne un peu de temps au preux chevalier dont plus personne aujourd’hui ne doit ignorer qu’il sera, quoi qu’il en soit et quoi qu’il en coûte à qui que ce soit, fusse au président de la République en personne, candidat à la fonction suprême !
À coup sûr, on est en droit de s’interroger sur le bien curieux esprit de coopération qui a saisi Jacques Chirac après qu’il eut nommé Dominique De Villepin à Matignon !
Ces concessions signifient-elles que le Président de la République prend en compte les reproches du camp Sarkozy sur la façon élyséenne d’avoir géré le dossier du Traité constitutionnel ? Qu’il serait donc le grand responsable de la victoire du “non” ?
Ne signifieraient-elles pas plutôt qu’à la tendance boulimique de son jeune concurrent, Jacques Chirac a décidé de répondre par une injection à fortes doses de postes lourds. "Puisqu’il veut tout faire, ne l’en privons pas ! Rares sont ceux qui s’en remettent d’une bonne overdose", s’est-on sans doute exclamé à l’Élysée. La route, enfin débarrassée de l’encombrant Monsieur, pourrait être alors proposée à De Villepin ou à un autre. Ou tout simplement au président sortant pour un troisième mandat !

R. Lauret


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