Mais, sachant que je suis un incorrigible naïf ...

16 avril 2007

Vous l’aviez remarqué : les propos que je signe dans ce coin de la page 2 de “Témoignages” sont libres. Ils ne sont pas le fruit de concertations avec d’autres, dans un comité de Rédaction du journal ou un secrétariat du parti. Ils n’engagent que moi. Ils me sont inspirés par les rencontres que me valent les quelques responsabilités que j’assume ici et là, par la lecture de la presse, par les cercles que je fréquente... en un mot, par la vie qui est la mienne. C’est aussi une manière de militer, avec les forces qui me restent et mes faiblesses qui s’installent. Et le chèque que j’ai déposé hier vendredi à la Direction de “Témoignages”, qui règle l’abonnement d’une réunionnaise qui me confiait ne pas savoir où acheter « ce journal qui représente ici une alternative à la pluralité de la presse », est de ces actes militants qui me conviennent aussi.
Je ne saurai simplement jamais assez gré à la Direction de “Témoignages” de me permettre, en toute liberté et de temps à autre, de « distribuer les bonnes notes » que je veux à qui je veux. Et aussi les mauvaises, à côté de mes témoignages personnels sur tel ou tel aspect de la vie...
Est-ce une bonne ou une mauvaise note que je veux coller aujourd’hui à Gilbert Annette ?
Parce que je suis un incorrigible naïf, je dirais qu’elle est d’abord bonne.
Après avoir porté, à... l’emporte pièce, une appréciation mitigée sur l’accord Etat-Région au lendemain de sa signature à Matignon (mais sans, il est vrai, avoir osé l’expression « tante bazar » lancée par Jean-Claude Fruteau), Gilbert Annette, à deux reprises, vient de faire preuve d’humilité. Sans doute l’a-t-il fait parce qu’on lui a dit que les évènements, voire certains calculs l’imposent... Sans doute doit-on y voir aussi le poids de l’influence de quelques militants socialistes sincèrement agacés par les outrancières “analyses” de certains leaders de leur parti qui n’ont d’objectif que de s’appliquer à tenter de démolir tout ce qui se fait à la Région, et cela parce que Paul Vergès en est le Président. Mais sachons tourner la page et voir dans les propos récemment tenus par le Premier secrétaire du PS local cette capacité d’humilité qui permet, à des points de vue différents, de privilégier des positions communes.
Cependant, sachant que je suis un incorrigible et indécrottable naïf, je sens qu’il me faut également dire au Premier secrétaire du PS local que nous ne... que je ne saurais me satisfaire de son appel à « dépasser les querelles subalternes et penser à l’intérêt général des Réunionnais et de la France ». Certes, c’est mieux que rien. Mais pourquoi avoir attendu qu’arrive un scrutin national pour comprendre la nécessité de « penser à l’intérêt général des Réunionnais » et donc de dépasser ces fameuses querelles subalternes ?.
Cet appel, s’il fût venu il y a quelques années déjà, quand, à la Région, au nom « des socialistes », dans l’hémicycle ou en salle de Commission permanente, on surfait avec superbe et délectation en haut de la vague des querelles subalternes, oui, cet appel, il aurait été responsable et aurait alors isolé ceux qui jouait avec l’avenir de La Réunion.
Mais je le répète : mieux vaut une telle déclaration, même si on pourra toujours se dire qu’elle est de circonstance. Je suis naïf certes, mais pas au point de ne pas me féliciter des vertus de l’humilité.
Et que penser de Michel Rocard, éminent responsable socialiste s’il en est, qui vient d’inviter ses camarades de France et de Navarre a une sérieuse et, dit-il, salutaire réflexion. « Dans l’intérêt général », précise-t-il, en évoquant, à une semaine du 1er tour de la Présidentielle, sa vision à lui de ce qui pourrait être un rassemblement ?

Raymond Lauret


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Messages

  • On ne saura jamais avec G Annette quel est le fond de sa pensée.Copain comme cochon avec les autres pieds nikelés qui ne veulent pas du bien au PCR. Ne serait-il pas, avant tout assoifé de revanche sur son propre destin en politique. Le bien du peuple ? sa roue de secours ?


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