Maud Fontenoy et les 2.000 chevaliers

23 octobre 2006

En butte à mille problèmes, notre île doit se battre si elle ne veut pas que ses quelques atouts ne s’effritent au fil des coups du sort jusqu’à la laisser sans souffle et sans ressource. La crise provoquée (révélée ou accentuée, ont même dit certains) par l’irruption du chikungunya dans notre paysage et nos cases est révélatrice de ce qu’il est convenu d’appeler la fragilité de notre tissu économique.

Dieu merci, il y a du répondant sur cette île et, dans de nombreux secteurs de notre vie productive, la catastrophe a été contenue.

Le Tourisme a été, de loin, le secteur le plus fragilisé.
Ses responsables n’ont pas exagéré en le disant. C’est que l’image du moustique vecteur d’une grosse épidémie a eu un fort impact sur une clientèle qui, du jour au lendemain, n’a plus rempli nos avions et a déserté nos hôtels.

On ne peut que se féliciter que, dans cette grisaille derrière laquelle l’orage a lourdement menacé, le Sport, dans ce qu’il a de hautement performant et dans ce qu’il nous porte vers l’excellence, apparaît comme un facteur revitalisant.

L’Histoire retiendra quel aura été l’engagement de Maud Fontenoy à travers le défi qu’elle s’est lancé pour que, dans le monde entier, retentissent les bravos et les émotions qu’elle a suscités l’autre dimanche quand elle a quitté, avec une éclatante santé, notre île qu’elle retrouvera dans cinq mois. L’Histoire retiendra tout autant que, dans sa foulée, plus de 2.000 chevaliers des temps modernes, c’est-à-dire sans autre armure que shorts et tee-shirt, baskets et casquettes, sacs à dos et un peu d’eau, se sont lancés, sans peur et sans reproche, d’un coin de notre île pour la traverser, en une diagonale de fous, de Saint-Philippe à Saint-Denis, c’est-à-dire d’un bout à l’autre du pays, en surfant sur ses crêtes, debout sur ses raidillons, penchés sur ses cirques, vainqueurs du premier jusqu’au dernier arrivé.

Sans vouloir nier la nécessité et les effets de toutes les campagnes de communication par affiches et spots, nous devons admettre que l’épreuve sportive, qui appelle au dépassement de soi jusqu’à mener chacun à la limite de ce qui lui est possible, vaut bien tout ce que nous concoctons derrière nos ordinateurs et nos appareils numériques.

Certes, me direz-vous, Maud Fontenoy et Robert Chicaud passent beaucoup de temps derrière leurs écrans et devant le clavier. Bien sûr, sauf qu’ici, l’ordinateur est au service de l’essentiel. L’essentiel étant, vous l’aurez compris, l’Homme et la Femme, face à l’immensité de la vie, avec pour seuls atouts des muscles bien faits et un cœur gros comme ça. La qualité, oté !

R. Lauret


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