Maurice Cérisola, Alain Séraphine, Ivan Hoareau, Gérard Zitte et Jean René Enilorac : mon quinté de la semaine…

26 octobre 2009

L’ADIR (Association pour le développement industriel de La Réunion) et son président Maurice Cérisola ont marqué de bien jolis points jeudi dernier en conviant, au terme de leur assemblée générale statutaire, un certain nombre de responsables locaux à dire comment ils posent, dans notre île, l’équation d’un « vivre ensemble » qui s’impose à tous en ces temps de crise dont nul ne saurait dire quand elle prendra fin.
J’ai aimé qu’Alain Séraphine, qualifié par Maurice de « garçon qui se lève chaque matin avec une idée nouvelle en tête », nous ait rappelé qu’il est « un rescapé du système éducatif » et qu’il a pu porter fort loin le génie créatif qui bouillonnait en lui grâce au volontarisme tout aussi créatif d’un Maire qui s’imposait de voir loin. Et c’est comme cela que, depuis sa ville natale du Port, Alain a rayonné bien au-delà de Village Titan, de la société Pipangaye ou de l’École des Beaux Arts à la manière de ses personnages références dans l’Histoire, qu’il s’agisse de l’Abbé Grégoire ou de Vollard.
J’ai également aimé que, invité à ouvrir la réflexion d’une soirée bien particulière, le syndicaliste Ivan Hoareau, dont l’intransigeance sur les terrains de lutte n’est plus à rappeler, ait su dire, sans jamais se laisser aller à la langue de bois, que les forces syndicales ont le devoir, en ces temps de crise, de s’inscrire dans une démarche responsable qui n’est pas forcement celle de la résignation. J’ai eu le sentiment que plus d’un dans la salle ont apprécié ces propos d’un homme qu’ils ont ce soir là découvert comme ils ne le connaissaient pas. Et que ce que l’on appelle le dialogue social a peut-être fait alors un grand pas en avant.
Ces jeudi 22 et vendredi 23 octobre se déroulaient, à Saint-Gilles les Hauts dans les locaux du Centhor, les "Assises de la Pêche" à La Réunion. Si tous les participants n’ont pas manqué de remarquer que, des responsables politiques invités, seuls s’y sont déplacés Gélita et Elie Hoarau, René Paul Victoria, Guytôt Crescence pour la Mairie de Saint-Paul et le représentant du Conseil Régional, j’ai encore aimé, lancée en fin de travaux, deux propositions toute simples d’un « petit » pêcheur de Saint-Leu. Alors qu’on en était à passer en revue les points importants discutés tout au long des deux jours de travaux, invité par Maurice Cérisola dans l’atelier "Compétitivité, avantages comparatifs et égale concurrence pour appuyer le développement des productions locales" à s’exprimer, Gérard Zitte suggéra d’une part que, pour amener le poisson frais vers les réunionnais des écarts et des villages, l’on donne à la profession les moyens de se doter de véhicules réfrigérés qui se déplaceraient jusque là où toute poissonnerie ne serait pas économiquement viable et, d’autre part, que les gérants des grandes ou moyennes surfaces commerciales n’hésitent pas à confier la responsabilité de leurs « coins poissons » à des pêcheurs professionnels. L’intérêt que montrèrent alors ceux qui s’y connaissent en matière de stratégie commerciale fit plaisir à entendre.
Enfin, j’ai beaucoup aimé que Jean René Enilorac, le président du Comité des Pêches de La Réunion, dans un bref discours de clôture, ait comparé le travail entrepris lors de ces Assises à ces arbres que l’on plante aujourd’hui et dont « les générations à venir profiteront de l’ombrage des feuillages ». Il y avait de la fierté et beaucoup d’émotions dans la voix de cet homme qui, au large des côtes de son île, sur sa frêle embarcation qui ose affronter les vagues déferlantes d’un océan qui se mérite, a sans doute plus d’une fois fixé les étoiles et la nuit noire en s’interrogeant sur le destin de ses camarades de travail face en permanence à ce poisson rebelle qu’il lui faut ramener pour que l’acheteur en discute du prix évidemment considéré comme trop cher.

R. Lauret


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