Mon propos est libre...

21 août 2006

Aimé Lebon ne m’avait pas caché qu’il ne pouvait que blâmer ceux qui avaient fait allusion à son patronyme pour signer une lettre anonyme dont "on" s’était empressé de publier des morceaux choisis à mon encontre. C’était il y a un peu plus d’un mois quand "ceux-là", se camouflant (fort mal) sous des "A. Lebon, Charles Henri Lebon, puis Marie-Andrée Brémont ou M.A.R.", avaient trouvé dans une page de courrier des lecteurs support à leur passe-temps.
Il me plaît de souligner qu’Aimé Lebon (le vrai) a une plume qui, en plus d’être bonne, sait parfois (et même souvent) poser les vrais problèmes.
J’ai par exemple apprécié la lettre qu’il a publiée dans la presse et dans laquelle, analysant la situation sanitaire de notre île après l’apparition récente du chikungunya, il suggère, comme mesure à prendre, d’"isoler les nouveaux malades"...
Au contraire de certaines contributions rendues publiques elles aussi et qui niaient les efforts à ce jour faits par les pouvoirs publics, Aimé Lebon reconnaît que "la lutte anti-vectorielle (a été) bien engagée et continue". Mais la situation en juillet 2006 étant "comparable à celle de l’année dernière à pareille époque", il craint avec raison "de voir l’épidémie flamber au prochain été, vu que le virus a encore la possibilité de contaminer près du tiers de la population et ce d’autant plus que l’aedes albopictus semble bien s’adapter à tous les microclimats de l’île".
Le propos est mesuré car le sujet est grave. Il n’y a nulle animosité et nous sommes loin du ton péremptoire et arrogant auquel certains leaders de son camp nous ont habitués quand il s’agit pour eux de taper sur les autres.
Quand, par exemple, Aimé Lebon écrit que "la chasse aux moustiques adultes et aux larves, toujours nécessaire, rencontre vite ses limites" et, poursuit-il, qu’"il est pratiquement impossible de désinfecter à fond et durablement les ravines urbaines", j’y vois non seulement une contribution à une tâche qui nous concerne tous, mais aussi un appel à une pleine humilité et un hommage à ceux qui, à un poste ou un autre, ont agi.
La suggestion d’Aimé Lebon - "l’isolement du réservoir à virus que peut être l’homme du moustique" - a le mérite d’être émise en espérant, dit-il, que "les recherches en cours montreront que les animaux ne sont pas des porteurs potentiels"...
Et notre collègue socialiste a bien raison de conclure en notant que le "travail de coordination à réaliser entre les différents intervenants de la lutte contre la maladie doit être aussi vu comme un investissement pour demain..."
Jacques Prévert disait que "quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie"... Mon propos est libre et entend contribuer, au-delà de ce qui peut nous différencier, à rassembler sur tout ce qui est bon pour La Réunion.

R. Lauret


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