« Monsieur moi-je... »

16 mars 2007

Dominique De Villepin, on s’en souvient, a cru devoir engager l’Etat dans la réalisation du tram-train. Ah bon ! « Il n’y aura pas de tram-train à La Réunion ! » crie « Monsieur moi-je » , en qualifiant, au passage, cette entreprise de « projet bidon » ...

Nicolas Sarkozy a cru devoir signer lui-même, en sa qualité de Ministre de l’Aménagement du Territoire, des actes qui engagent l’Etat à La Réunion. Ah bon ! « Nous saisirons la Commission européenne et le Procureur de la République... », « je vais rentrer dans les côtes de la Région et de l’Etat... ». « L’accord signé entre la Région et le Gouvernement est un accord bidon... » , lance encore le Monsieur à la cantonade.

Sur tout cela, « Monsieur moi-je » avait besoin de s’épancher devant la presse... c’était avant-hier, mercredi... ça a été diffusé le lendemain !

« Monsieur moi-je » s’époumonait donc dans les colonnes de la presse d’hier... Sans retenue. Il a même coupé son souffle à Yves Montrouge qui, pour le compte du “JIR”, a choisi de publier, sans commentaire, les propos du bonhomme.

Un tel étalage d’intelligentes certitudes et de convictions profondément réfléchies montre, à l’évidence, combien il est clair que cet homme, « Monsieur moi-je » donc, déteste le Président de la Région. Cela allait déjà sans dire... Il va sans dire, bien entendu, qu’il faudrait, me semble-t-il, autre chose pour perturber Paul Vergès. Je le connais, mon camarade...

Il est clair aussi que, pour « Monsieur moi-je » , c’en est tout autant pour l’Etat (dans « les côtes » duquel, ne l’oubliez pas, « Monsieur moi-je » clamait qu’il va « rentrer » ). Car l’Etat (c’est-à-dire De Villepin, Sarkozy et compagnie) a signé, dixit « Monsieur moi-je » , « un accord bidon » avec la Région, n’est-ce pas ? Interdit d’en sourire.

Et puis, et puis, ce n’est pas tout. Car le voilà qui rajoute : « Quel que soit le président, les caisses de la France ne vont pas se remplir après le 6 mai avec une baguette magique. Ce sera un Gouvernement fauché » . Voilà... Tout est dit et balancé avec l’élégance traditionnelle du « Monsieur moi-je » qui ne doute de rien, et surtout pas de l’équilibre mental, voire de l’honnêteté intellectuelle, de ceux qui sont censés être ses amis, qui sont au Gouvernement pour certains d’entre eux, et auxquels il apporte une allégeante amitié.

Et c’est pour un pilier de ce Gouvernement-là qui, selon lui, a personnellement signé « un accord bidon » que « Monsieur moi-je » appelle à voter !!! Un « Monsieur moi-je » qui ne craint pas de dire que le parti de son candidat, l’UMP, se résume, à La Réunion, à « quelques employés communaux de Saint-Denis, de Saint-Leu et de Saint-Benoît » . L’élégance, je vous dis... On a presque envie de plaindre Sarkozy d’avoir à compter parmi ses soutiens un tel personnage... Mais là n’est point mon affaire.

Et je ne dois pas oublier l’essentiel. « Monsieur moi-je » , interrogé sur son rôle dans l’UMP à laquelle il appartient, confie à qui veut l’entendre : « ... Je m’occupe de Saint-André ». De sa mairie ? Il y aurait donc danger là-bas ? Est-ce l’aveu ?

Allez, Eric, vas-y... Ne lâche pas ! C’est ce qu’on appelle une bonne nouvelle...

Raymond Lauret


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