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par le Dr Raymond Vergès

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Nassimah Dindar : logique et audacieuse, même si...

lundi 21 janvier 2008

Le rapport que Jacques Attali doit remettre dans quelques semaines à Nicolas Sarkozy, pour relancer la croissance en France, proposera - nous l’avons dit dans notre propos de lundi - la suppression de l’échelon départemental dans l’organisation politico-administrative du pays.
A l’heure où il est proposé aux 36.000 communes de se regrouper en Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (E.P.C.I.) pour tenter de “gommer” les trop grandes disparités qui peuvent exister entre les collectivités locales petites (et pauvres) et celles qui sont grandes (et bien plus riches), le même type de regroupement entre départements pour que ne subsistent que des Régions semble logique. Surtout à l’heure où l’Europe voit ses Etats reconnaître leurs spécificités à leurs régions (souvent autonomes d’ailleurs), spécificités qui vont jusqu’à une coopération avec des régions de pays voisins.
Ainsi en est-il de la Catalogne en Espagne ou la région de Milan en Italie ou encore de la région Rhônes-Alpes en France.
On peut comprendre que des élus du Conseil Général de La Réunion ne voient pas d’un bon œil la suppression des Départements.
Dans le “JIR” de mercredi, Nassimah Dindar dit haut et fort son opposition à une telle mesure. Cependant, elle prend soin de bien préciser que son opposition vaut pour notre île et non pas pour la Métropole.
C’est ainsi que, notant qu’« avec 36.000 communes, la France est le pays européen qui en compte le plus », elle note que « l’essor nécessaire des structures intercommunales »... est logique et qu’avec « des compétences économiques qui font doublon à celles des Départements, l’Etat a perdu toute la clarté de son organisation administrative ». Logique là aussi. D’où sa conclusion qu’« en Métropole, supprimer un échelon peut être une solution ».
Pour notre île, la Présidente du Conseil Général ne souhaite pas l’extension d’une telle mesure. Et Nassimah Dindar de suggérer que l’on y garde le Département et qu’on y supprime les E.P.C.I...
Voilà qui est vite dit, mais, vous en avez conclu, qui vise à demander que le principe des lois spécifiques soit adopté pour notre Département d’Outre-Mer.
On peut être pour ou être contre la suggestion de Nassimah Dindar. D’autant que les E.P.C.I. d’ici auraient besoin que les élus en fassent un outil d’aménagement micro-régional tel que s’efforcent d’y travailler les fonctionnaires territoriaux qui y sont attachés, faisant ainsi honneur à la fonction publique française, plutôt qu’un machin avec plein de vice-présidents lourdement indemnisés, ce qui est la preuve de l’archaïsme laxiste de notre système. Mais la question n’est pas là.
Aujourd’hui, une élue - membre influent du parti du Président de Notre République - pose l’intérêt de lois fondamentales spécifiques à un Département de la République, ce département étant par ailleurs une Région Ultra-périphérique européenne.
Voilà qui ne manque pas de logique et d’audace.

Raymond Lauret


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