Ne jetez plus....

1er septembre 2006

Tout d’abord, je voudrais souhaiter bonnes vacances à mon camarade Raymond et je n’en doute pas qu’elles seront constructives pour le développement de notre île. Nous apprenons toujours des autres.
Puisqu’on parle de développement, je souhaiterais aborder la question sensible du traitement des déchets. J’ai lu dans la presse que la visite prochaine du ministre de l’Outre-mer, M. Baroin, a pour but, entre autres choses, de convaincre les décideurs ainsi que la population de l’impérieuse nécessité d’installer un incinérateur. On parle de "survie sanitaire de La Réunion" ! Rien que ça ! Sans entrer dans la polémique pour ou contre l’incinérateur, je voudrais juste livrer quelques réflexions sur cette problématique des déchets.
Essayons de mesurer le travail accompli dans ce domaine et le chemin qui reste à faire. En effet, il n’est pas éloigné le temps où le Réunionnais traitait ses déchets, certes beaucoup moins nombreux, le taux d’équipement des ménages n’étant pas ce qu’il est aujourd’hui, puisqu’il pouvait réutiliser les contenants avec le principe des consignes, brûler les ordures dans le fond de la cour et ceux qui ne pouvaient être incinérés se retrouvaient, c’est vrai, dans le fond de la ravine. Dans le même temps, la collecte des ordures est assez récente et le Réunionnais a su s’adapter. Le tri, quant à lui est aussi nouveau et là aussi, la population s’est familiarisée avec la collecte différenciée. Les composteurs individuels connaissent un vrai succès. Un important travail de sensibilisation se fait dans les établissements scolaires et il porte ses fruits. Pour les déchets spéciaux, métalliques, déchets de chantiers, pneus, batteries..., la Région finance avec l’aide de fonds européens, des filières de traitement et de valorisation. Et là aussi, des projets sont en cours. Ce n’est pas suffisant, me direz-vous et on l’a vu avec la crise du chikungunya.
Mais les efforts peuvent et doivent être poursuivis par chacun d’entre nous, cessons d’infantiliser le Réunionnais ! Fixons-nous comme objectif que n’arrivent en décharge que les déchets ultimes, ne pouvant être valorisés. Pourquoi ruiner tant d’efforts d’éco-citoyenneté par l’installation “facile” d’un incinérateur sans, au préalable, avoir exploré toutes les pistes. Car, à l’heure des choix et des restrictions budgétaires, il est important de prioriser les investissements. L’incinérateur coûte entre 150 et 230 millions. Or, l’Etat et l’Europe n’apporteront qu’une faible contribution, on parle de 55 millions d’euros. Comment feront les collectivités pour répondre aux autres besoins d’infrastructures ? Par ailleurs, on sait que l’assainissement, (pour le coup, on ne sait pas faire autrement, sauf à tout déverser dans le milieu naturel) coûte aussi très cher et cela doit faire partie, à mon sens des priorités. On ne peut poursuivre l’aménagement d’un territoire, devant accueillir 1 million d’habitants, en faisant fi de la problématique de l’assainissement mais aussi des déplacements, du logement...

Marie-Pierre Hoarau


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