’Notre organisation se sent interpellée...’

9 avril 2005

(Page 2)

Vous vous souvenez certainement : le 14 mars dernier, Pierre Vergès, Yvon Virapin et moi-même, nous recevions à l’Hôtel de Région une (forte) délégation de travailleurs qu’un même drame unissait : la menace de licenciement ou le licenciement tout court.
Il y avait là des ouvriers d’une société liée à l’industrie sucrière, ceux de deux entreprises de B.T.P. et enfin quatre employées d’une structure hôtelière. Ces quatre sociétés sont basées dans l’Est de notre île, dont deux à Saint-Benoît, Saint-Benoît dont le député-maire, Berthot Audifax, dira deux jours après qu’il trouve scandaleux que le premier magistrat de la Commune n’ait pas été avisé de ce drame social qui concerne plus d’une centaine de ses administrés.
L’idée d’un Comité de vigilance pour l’emploi avait été, ce lundi 14 mars, proposée et développée par Pierre Vergès et nous-mêmes. Elle a été depuis commentée par les uns et les autres, certains considérant qu’elle rejoint bien l’idée d’un Observatoire pour l’emploi qu’Élie Hoarau avait suggéré à Saint-Denis, devant les quelque 250 participants à la première conférence publique sur le développement durable “Agenda 21”, à l’ADPE, il y a trois ans déjà.
Aujourd’hui, de nombreuses voix s’élèvent pour souligner l’intérêt de notre démarche.
C’est, par exemple, une organisation syndicale de Cadres, qui dans un courrier qui m’a été adressé, exprime son "total accord pour la mise en place d’un tel comité de vigilance". Et d’ajouter : "Notre organisation se sent en effet interpellée, comme vous indiquez l’être vous-même, par les événements négatifs qui pèsent sur l’emploi dans notre île. Elle ne peut accepter avec fatalisme les fermetures d’entreprises, les liquidations et les plans sociaux, et considère qu’il est de son devoir de participer à toute action qui pourrait infléchir le cours de ces événements".
C’est encore deux organisations patronales qui, à partir du constat qu’il faut faire à la fois d’un modèle économique marqué par la nette fragilisation de nos structures de production et l’irruption de l’import-distribution qui a trouvé ici un terrain favorable, se félicitent que ce Comité de vigilance pour l’emploi pourrait être, non seulement une plate-forme où grandirait le dialogue, mais aussi et surtout la possibilité de propositions adaptées à notre situation propre en direction des collectivités et de nos parlementaires.
C’est une organisation syndicale ouvrière qui prône que les politiques publiques d’accompagnement du tissu économique soient évaluées (et réévaluées) pour que quiconque ne soit tenté de les dévaluer et de les condamner.
Il y a une quasi-unanimité pour dire que l’emploi est, plus que jamais, le souci de tous, alors que, ici et là, on délocalise à tours de bras pour mieux mondialiser les circuits de distribution, mieux étaler le concept de consommation du superflu, sachant que le prix à payer est une insupportable suppression de l’emploi...
À ce propos, ce mercredi 6 avril, la Direction d’IBM-France confirmait une opération de restructuration dans l’entreprise. En clair, 825 emplois supprimés d’ici fin 2005.
Ceci aura pour effet de consolider les résultats de l’entreprise...
Cherchez l’erreur.

R. Lauret


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus