Nous étions en fait au cœur de tout ce qui était espéré par les adversaires du PCR

5 mai 2009

Philippe Legros ayant vu dans mes fonctions de trésorier du Parti — c’est dans le dossier du “JIR” de dimanche dernier — une « charge (qui) m’a conduit dans les montages financiers du Sivorm, Voyages Loisirs, Riss Voyages, Ardecco, Réunion Maritime, Christina Finances », mais n’osant tout de même pas écrire ce qui pourrait relever de la diffamation, je me plais à évoquer une lettre que j’envoyais, le 25 Novembre 1995, à Monsieur Bernard Legras, lequel remplissait alors les fonctions de Procureur de la République à Saint-Denis.

« Ce jeudi 23 Novembre, lui disais-je, j’ai été l’objet d’une perquisition à mon domicile de La Possession et en un bureau où j’exerce des responsabilités associatives au 6, Rue du Général Emile Rolland au Port. Cette perquisition fait suite à une requête de la Direction Nationale d’Enquêtes Fiscales. Les inspecteurs du Ministère des Finances m’ont expliqué les raisons de cette requête : la SARL L’AGENCE et l’Association loi 1901 V.L.R. n’auraient pas déclaré l’intégralité de leur chiffre d’affaires et se seraient ainsi soustraites à l’établissement et au paiement de l’IS et de la TVA ».

Nous étions en fait au cœur de tout ce qui était espéré avec une impatience particulière par les adversaires du P.C.R. : qu’il soit établi, une fois pour toutes, que nous étions en plein dans la magouille, les détournements de fonds publics et privés, la fraude fiscale et tout ce que traite habituellement à partir de Paris la redoutée DNEF. Sinon, pourquoi, exactement au même moment, une double perquisition, en mon bureau et à mon domicile ? En fait, bien conditionnés par qui vous devinez, les fonctionnaires parisiens ne faisaient que leur travail. Ils le firent bien, je vous prie de croire. Tout fut passé au peigne fin. Et quand je dis tout, c’était bien tout.

Evidemment, ils ne trouvèrent rien qui justifiait l’ordonnance dont ils étaient régulièrement munis. Et après un café pris ensemble, une fort intéressante discussion et les explications qu’ils pensaient me devoir, ils s’en allèrent, apparemment rassurés quant à leur perquisitionné du jour.

Le 29/11/95, en réponse à ma lettre du 25, je recevais de Monsieur le Procureur de la République la réponse suivante : « … Je puis vous confirmer que les visites effectuées le 23 Novembre 1995(…) ont une connotation exclusivement fiscale et qu’elles ne concernent donc pas, en l’état, mon parquet. Je fais parvenir copie de votre lettre à toutes fins utiles à M. le Directeur des Services Fiscaux ainsi qu’à M. le Doyen des Juges d’Instruction de Saint-Denis, chargé d’instruire une procédure concernant l’association VLR et les agences RISS ».

Que faut-il en déduire ? Qu’une procédure concernant des associations dont j’avais la responsabilité était bien à l’instruction. Et nous étions en 1995. L’autorité judiciaire a eu depuis à entendre notre plainte pour abus de procédure contre la “Christina Finances”. Tout cela remonte à plusieurs années et continue pourtant à alimenter les phantasmes de Philippe Legros, ex-Mathieu, et de celui qui entretient le roman. Que faut-il en déduire ? Je vous laisse le soin de juger.

Pour ma part, je garde précieusement une carte manuscrite que je reçus le 23 Mai 1998. C’était donc deux ans et demi plus tard. Elle disait ceci : « Monsieur le Président, j’ai été très sensible à votre message, mais j’ai dû attendre la confirmation de ma nomination pour vous faire réponse. J’ai toujours reconnu en vous un interlocuteur digne, responsable et ouvert. J’ai pleine confiance dans l’avenir de La Réunion et je sais que vous faites partie de ceux qui feront vraiment et enfin “décoller” cette région. Bien cordialement, Bernard Legras ».

C’est à de tels souvenirs qu’on se dit qu’on a finalement de la chance d’avoir été un militant fidèle de son Parti…

R. Lauret

Parti communiste réunionnais PCR

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