Nous sommes des dizaines et des dizaines de milliers...

7 janvier 2008

C’est une évidence, c’est vérifiable : l’obligation faite depuis le 1er janvier 2008 aux fumeurs de ne plus se manifester désormais dans tout lieu qui reçoit du public est bien suivie. Voilà donc une réforme qui, non seulement fait l’unanimité, mais qui se vit également activement par tous les citoyens de La République. On peut considérer que la prise de conscience par l’opinion publique, dans sa très grande majorité, tient dans la vision qu’elle a de l’impasse dangereuse dans laquelle se précipiteraient nos populations si « quelque chose » n’est pas entrepris, bien au-delà de la lettre d’une décision gouvernementale.

Fumer tue celui qui fume. Fumer dans des enceintes closes tue aussi ceux qui ne fument pas. Dans notre état de droit républicain où, savons-nous le rappeler, « notre liberté s’arrête là où commence celle des autres », la Loi se devait de se manifester, d’autant qu’elle répond ainsi à un consensus général. Félicitons-nous qu’il en est ainsi.

Un autre fléau commence de façon très nette - c’est là aussi une évidence - à se faire sentir dans notre vie de chaque jour. Un fléau qui fait perdre du temps et de l’argent, un peu de leur santé et de leur qualité de vie aussi, à des dizaines et des dizaines de milliers de Réunionnais. Un fléau qui précipite droit dans le mur notre société toute entière, autant qu’il pénalise lourdement les économies mondiales et participe à l’effritement de l’équilibre écologique de notre planète.

Nous le voyons chaque jour : notre réseau routier est très largement saturé. Son encombrement - plus seulement aujourd’hui en des heures de pointe - n’est pas dû à son étroitesse, à sa vétusté. Notre réseau routier n’est ni étroit, ni vétuste : il est performant, il est de qualité, il est abondant. Il a coûté cher aux collectivités communales et intercommunales, départementale et régionale. La Route des Tamarins sera “pleine” dès sa livraison. Elle risque de n’avoir pour effet majeur que d’éviter à court terme un coma circulatoire.

Plusieurs collectivités réunionnaises ont montré qu’elles ont une pleine conscience de la nécessité de trouver une solution à l’engorgement durable de nos routes. Paul Vergès l’a encore rappelé Vendredi en séance plénière du Conseil Régional : un schéma vélo en site propre est actuellement bien avancé pour faire de La Réunion une île cyclable.

Nous sommes des dizaines et des dizaines de milliers de Réunionnais à avoir chez nous un vélo. Nous sommes sans doute une large majorité d’habitants de notre île à être prêts à nous doter d’une bicyclette, voire d’un vélo à moteur, si les conditions de circuler à deux roues s’amélioraient dans nos villes et en sites interurbains.

Et si, à l’instar de ceux qui ont mis sur des rails les dispositions légales interdisant de fumer en des lieux publics, nous nous mobilisions - en montrant que nos deux roues sont des outils efficaces, non polluants, bon marché, rapides et pratiques pour se déplacer en ville et sur des distances inférieures à 10 kilomètres ? De plus, nul ne niera que pédaler participe à notre maintien en forme.

Oui, et si, dès maintenant, nous nous mobilisions pour provoquer un choc culturel chez nos décideurs et dans toute notre population ?...

Raymond Lauret


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