OK pour la décharge érotique qui donne de l’allure à la charge héroïque

13 octobre 2007

J’écoutais l’autre soir Patrick Allane qui, depuis son studio de RFO Radio, faisait bouillir sa marmite.
Sur le feu : LA demi-finale de ce soir, la seule évidemment qui mérite de retenir notre attention. Oui, celle-là, pas l’autre, pas la petite, pas la pauvre, pas celle qui n’aura de (relatif) intérêt que lorsque, à l’issue de la Grande, de l’Unique Demi-Finale de cette Coupe du Monde de Rugby 2007 qui se passe en France, le Onze Tricolore aura battu l’Angleterre... N’avons-nous pas eu raison, à Cardiff s’il vous plait, des redoutés All-Blacks ?
Dans la marmite de Patrick qu’il lui faut faire bouillir, une succession de supporteurs au bout du téléphone, en appels ininterrompus, tous sûrs d’eux et donc prêts, pour la bonne cause et pour la France, à parier leurs maisons et même leurs voitures, voire leurs têtes. Il y eut même une dame qui, assurément habituée à la conjuration des mauvais sorts, choisissait de pronostiquer une victoire des Britanniques par 15 à 11, histoire de leur... porter malheur et de voir le résultat par elle avancé inversé ! Plus cocorico que ces messieurs-dames, le héros des « impossibles missions » que lui concocte quatre fois par semaine sur RFO entre 8 et 10h la pétillante Sonia Tarbi, se faisait un énorme plaisir de rajouter et du sel et du piment et encore de la moutarde, histoire de soigner notre chauvinisme du nombril déjà bien au goût du massalé d’ici ! On va voir ce qu’on va voir !
Comme si les “angliches” vont se laisser faire ce soir ! Comme si, parce que nous jouons au stade de France, la victoire ne peut n’être que française !
Pourtant, cette passion nombriliste que le Rugby peut engendrer « suscite, c’est le sociologue Pierre Sansot qui nous le dit, des gestes incompréhensibles à ceux qui ne la partagent pas ». Et de raconter : « A Brive, voici quinze ans, chaque fois que l’équipe locale marquait un essai, une jeune femme découvrait sa poitrine. Nulle indécence dans ce geste... Cette décharge érotique accompagnait la charge héroïque de son club. La slave de ses deux seins, qui étaient admirables, avait la même allure que les pétards dont usent les supporteurs privés d’imagination ».
Bon... ok pour « la décharge érotique » qui donne de l’allure à « la charge héroïque ». Pourvu que, ce soir, les pétards anglais ne viennent pas jeter un gros trouble sur nos patriotiques troisièmes mi-temps.

Raymond Lauret


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