
Turbulence à la Mairie de Saint-André
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18 septembre 2006
La sortie du premier numéro du “Quotidien”, le 13 septembre 1976, intervint au plus fort d’une intense bataille menée par les forces de progrès de La Réunion en faveur de la liberté d’expression et du pluralisme de l’information sur les ondes de l’ORTF, rebaptisé par la suite FR-3 (et aujourd’hui RFO).
Le SNES était en pointe dans ce combat, et sous l’impulsion de Gilbert Pauty, alors secrétaire départemental, nous étions une trentaine, au soir du 10 juin 1975, à envahir les studios de la station du Barachois en réponse à l’exclusion de notre syndicat d’un débat sur l’éducation, organisé ce jour-là en direct juste avant le journal télévisé.
Quel scandale dans le Landerneau colonial ! Il faut se souvenir qu’on était alors au cœur des années Debré, où le JIR, tenu en laisse par Martin-Darène, servait de chien de garde aux godillots UDR, ne levant son museau de l’écuelle gouvernementale que pour aboyer à s’en péter le collier après tout ce que sa truffe inquiète n’identifiait pas comme “départementaliste”, tandis que la radio-télévision d’Etat, encartée de force par Irénée Colonne et Jean Vincent-Dolor, servait d’ hôtesse d’accueil complaisante aux ministres de passage, glorifiant la politique giscardo-gaullienne, et diffusant - entre “La Marseillaise” du matin et celle du soir - les versets sans nombre de l’évangile selon l’Amer Michel. Heureux temps pour la droite à front de taureau, le centre à cœur de caméléon, et les canailles fraudeuses "à toutes mains et toutes aventures" selon l’immortelle formule du feu Général !...
Dans un tel contexte, le coup d’éclat du SNES fut le prétexte à une brutale répression : expulsion musclée des locaux par les gardes mobiles (j’y ai perdu une montre et gagné quelques bleus), puis inculpation des dix-neuf militants identifiés (dont tous les dirigeants du Bureau départemental du SNES), instruction à sens unique (pendant près de trois ans !), menaces sur nos carrières de fonctionnaires, etc... Le tout retranscrit par les arsouilles journalistiques évoquées ci-dessus, qui comme de bien entendu ne virent dans ces inculpés qu’un improbable agglomérat d’ allumés irresponsables et d’ agents du KGB.
Bref, après le coup de force, c’est la bataille d’opinion qu’il nous fallait mener. Bien entendu, “Témoignages” fut au cœur même de ces luttes, et aucun des acteurs de l’époque ne peut l’oublier.
Ce que je n’oublierai pas non plus, c’est l’irruption dans le champ du débat public, un certain 13 septembre 1976, d’un nouvel organe d’information à l’effigie du paille-en-queue, affirmant d’amblée sous la plume de Didier Vangell son rédacteur en chef, qu’il "défendra farouchement son indépendance d’esprit et sa liberté d’action". Nous l’avons immédiatement mis à l’épreuve, et tant Didier Vangell qu’Antoine Leclercq, Jean-François Mazzoni, et d’autres de l’équipe dont les noms aujourd’hui m’ échappent, ont répondu présent, non pas en choisissant un camp contre l’autre, ce que nous ne leur demandions nullement, mais en lançant le débat auprès de l’ensemble des Réunionnais sur les véritables enjeux d’une presse libre, sur le rôle du service public d’information. Tout était là : la prise de conscience collective était enclenchée, qui ne s’arrêterait pas de sitôt....
Elle joua d’ailleurs en tout premier lieu en faveur du “Quotidien” lui-même qui, étranglé par les magouilles politico-financières, la duplicité des banques et le double langage du préfet Landouzi, fut en juin1977 liquidé par le président du tribunal de commerce Legueil, avant d’être ressuscité par la mobilisation unitaire des forces de gauche, dont évidemment le SNES, lequel versa au journal une avance sur sa modeste trésorerie et organisa sa vente quotidienne dans l’ensemble des lycées et collèges de l’île. Plus que jamais était relancé le débat sur l’information, face à une opinion publique de plus en plus sensibilisée. En octobre 1977, le PCR organisait un gigantesque “pique-nique” devant les locaux de FR-3. Le 24 juin 1978 se tenait à la Chambre d’Agriculture, à l’initiative conjointe du SNES et du “Quotidien”, une conférence-débat sur le thème “L’information à La Réunion : sa pratique et son rôle”, qui connaissait un retentissement considérable.
Trois jours plus tard, le mardi 27 juin, le procès des 19 militants du SNES s’ouvrait devant le tribunal correctionnel, sur fond de grève générale du système éducatif. L’audience se déroulait alors que des centaines de manifestants clamaient leur solidarité aux portes du tribunal. Paul Vergès et Wilfrid Bertile venaient témoigner à la barre en soutien aux inculpés, ainsi que la quasi-totalité des responsables syndicaux de l’île.
Le travail militant et l’information objectives avaient déjà commencé à agir, puisque la direction de FR-3 Réunion avait prudemment retiré sa plainte. La décision du tribunal, mise en délibéré, tombait le 11 juillet : relaxe pour tous les inculpés, y compris pour notre camarade Robert Gauvin, qu’une machination politico-judiciaire des plus basses avait placé sous l’accusation de coups et blessures envers une standardiste.
Il me paraît juste aujourd’hui, de saluer la part qu’a prise “Le Quotidien” dans ce combat. Et même si plus d’une fois depuis il a décoiffé mes certitudes, donné de l’urticaire à mes convictions, même s’il m’a à l’occasion (surtout pendant les grèves de février-mars 1997) mis à deux doigts de maudire la naissance de Gutenberg, j’ai plaisir à m’associer, en ce trentième anniversaire, au simple hommage du regretté Mario Hoarau, paru dans le numéro du 13 septembre 1986 à l’occasion du dixième anniversaire : "Si Le Quotidien n’avait pas existé, il aurait fallu l’inventer. Longue vie à vous !".
Raymond Mollard
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