On pourrait effectivement ne pas être contre le cumul...

3 novembre 2007

Nos parlementaires qui sont également maires (Patrick Lebreton, Didier Robert, René-Paul Victoria, Jean-Paul Virapoullé ainsi que Jean-Claude Fruteau qui l’a été et qui pourrait bien le redevenir) voteront contre la proposition du comité Balladur d’interdire à un député ou sénateur d’être également maire ou président d’une assemblée locale. Ils l’ont dit clairement et explicité.

J’ai envie de dire à mes cinq compatriotes qu’on pourrait effectivement ne pas être contre le cumul de ces mandats là, voire de ceux-là et d’autres encore.

En effet, vu la qualité et le niveau d’étude exigé pour les fonctionnaires nationaux ou territoriaux qui sont à la tête de l’administration de nos institutions, vu ce que la loi fait peser sur eux en matière de responsabilité pénale, le poids du travail qui incombe à l’élu qui, à côté de nos services, cumulerait les fonctions de maire et de parlementaire ou bien de maire et de conseiller général ou régional, relève davantage d’une responsabilité politique. Un homme ou une femme peut donc très bien être capable de “diriger” deux grosses institutions. Pas tous, ni toutes, bien sûr ! Mais certains, oui, certainement... J’en connais plusieurs.

Là où le bât blesse, c’est que cette même personne cumulerait alors - puisque la loi française le permet - autant d’indemnités que de mandats exercés. Sans oublier les rémunérations qui vont avec les présidences et vice-présidences des EPCI ou de l’administration de SEM. Pour parler comme Madame Fadela Amara, c’est... disons quelque peu « dégueulasse » cette manière de voir le problème...

Car c’est là rabaisser la fonction d’élu à un job qui mérite sa rémunération. Où est la noblesse de cette fonction ? Où est passé le côté militant qui donnait à l’élu(e) sa respectabilité et son autorité vis-à-vis de ceux et celles qui l’ont désigné(e) ?

L’Etat a mis sur le même plan la mission et le travail, la responsabilité et l’emploi. C’est regrettable, car ce ne sont pas tout à fait les mêmes choses.

Il y a eu dérives.

Et il y a dérives quand, dans la foulée, on crée des postes en profusion et qu’en face de ces postes, il n’y a ni obligation de résultat, ni même obligation de présence.

Par exemple, “Michel F...” fut Conseiller régional de 1998 à 2004. Dès le début du mandat, il a disparu. Il a mis les pieds à la Région Réunion deux ou trois fois en six ans ! La sanction prévue par les textes est alors tombée : “F” a touché onze mois et demi de salaire au lieu de douze ! Si l’opinion savait qui est “Michel F...”, que serait-elle en droit de penser ?

Mais redisons-le, la loi permet cela ! Elle permet même que toutes ces indemnités soient cumulées par l’heureux homme avec un salaire qui résulte de l’exercice d’une fonction ! Et là aussi, notre île ne manque d’exemples.

Trop, c’est trop ! Plusieurs mandats, oui. Mais un seul indemnisé.

Raymond Lauret


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