« Oui, il ira. Dans cinq ans... »

13 janvier 2007

Pendant que, dans le bureau ovale qu’il occupe à la Maison Blanche, George W. Bush, entouré de ses seuls spécialistes, vient de décider de renforcer les forces militaires et les moyens financiers qui vont avec pour ramener à la raison les “terroristes” irakiens, ce qui va en toute logique ramener à la maison les soldats américains qui laisseront là-bas leurs vies, à Versailles, ce week-end, sans surprise, Nicolas Sarkozy sera intronisé candidat de l’UMP à l’élection présidentielle d’avril prochain. Le résultat final est connu d’avance. C’est forcément comme ça quand il y a un seul candidat. On pourra toujours se dire que d’autres auraient pu officiellement faire acte eux aussi à cette fameuse candidature. Un certain Dupont-Agnan ne s’est-il pas annoncé ? M.A.M ne s’y est-elle pas refusé pour se réserver à une autre éventualité ?

La victoire certaine de la candidature unique de Nicolas Sarkozy signifiera-t-elle pour autant un triomphe sans tâche pour le Président de l’UMP, ou, si vous préférez, un plébiscite sans arrière pensée ni retour de manivelle ?

D’ores et déjà, on sait que ce qui intéressera les observateurs, ce sera le nombre de militants qui auront “suivi” la position de Jean-Louis Debré et de Dominique De Villepin qui n’ont pas fait mystère leur opinion : ce que fait Sarkozy, disent-ils, revient à faire injure au Président sortant qui ne s’est pas encore prononcé et qui pourrait fort bien considérer que, dans un monde en crise annoncée avec une Amérique plus que jamais arrogante, la Présidence de la République Française ne saurait être confiée à des personnes dont l’expérience est limite et dont les capacités à garder leur sang froid ne se sont pas - loin s’en faut - vérifiées.

D’où la présence très forte de Jacques Chirac sur “le terrain” ces temps-ci, une présence qui fait supposer à plus d’un que ce n’est pas encore gagné pour l’actuel Ministre de l’Intérieur.

La fameuse poignée de main que ce dernier est allé donner à George W. Bush à Washington en plus de sa remarque pour le moins désobligeante et insultante sur la politique étrangère de la France, seront demain dans bien des mémoires.

D’aucuns par ailleurs ne vont pas manquer de se souvenir que c’est avec 20% des suffrages au premier tour qu’en 2002 “leur” candidat l’a emporté.

Et ces mêmes là vont avoir sûrement en tête la réponse que Bernadette Chirac fit à un journaliste il y a un mois à peine et qui lui demandait si son mari accepterait de siéger au Conseil constitutionnel avec Giscard, puisqu’il s’agit là d’un droit pour les anciens Présidents de la République. La réponse de l’épouse du Président fut spontanée : « Oui, il ira. Dans cinq ans !... Vous m’entendez ? Dans cinq ans... »

C’est clair, non ? A demain donc pour voir un peu plus... clair.

Raymond Lauret


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Messages

  • Il faut être un peu sérieux !

    Il est clair que ni Chirac, ni Villepin ne seront candidats. Ils peuvent décider d’y aller car chacun est libre mais ils ne le feront pas. Car il n’y a aucun espace politique pour eux. Déjà, leurs actions sont perçues par une grosse majorité de l’opinion publique comme destinée à faire perdre Sarkozy... On ne se lance pas dans une bataille avec un tel attitude de l’opinion.

    De plus, tous les sondages sont plus que clairs : même en présence de Chirac ou Villepin (car les deux n’iront pas ensemble si un décide d’y aller malgré tout...), Sarkozy ferait un 30%, tout juste derrière Royal.

    Or, si on ajoute la marge d’erreur de 5% de tous les sondages avec un grand pessimisme en plus, cela donne au premier tour :
    - Royal : 27% (score actuel baissé de 5%)
    - Sarkozy : 25% (score actuel baissé de 5%)
    - Le Pen : 20% (score actuel augmenté de 5%)
    - Bayrou : 15% (score actuel augmenté de 5%)
    - Villepin : 10% (score actuel augmeté de 5%)

    Bref, Villepin ne pourra pas lutter et cela en plus perçu comme le diviseur. Sachant que j’y ai ajouté un grand pessimisme, Villepin fera moins et Sarkozy fera plus... Bref, c’est cuit ! C’est même mort !

    Bernadette Chirac fantasme mais pouvait-elle dire autre chose qui ne soit pas perçu comme un aveu de non-candidature de son époux ? Non ! Alors elle l’a dit pour sauver la face. Mais il faut s’y faire : Chirac et Villepin ne seront ni l’un ni l’autre candidats !

    Sarkozy a le chemin libre devant lui et tout est en place pour cela ! Que cela plaise ou pas !


Témoignages - 80e année


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