“P.S.G. : 6 - O.M. : 1” : c’eût été la logique, pas forcément du sport...

8 mars 2006

Dimanche dernier 5 mars... Le Parc des Princes entend l’arbitre siffler la fin du match P.S.G. - O.M.. Vous vous rappelez, ce match du championnat de 1ère division professionnelle pour lequel le Président du club marseillais a demandé à ses supporteurs de ne pas venir à Paris où, selon lui mais ce n’était pas l’avis des autorités parisiennes, leur sécurité n’est jamais assurée. En signe de solidarité : ce sont les réservistes de l’O.M., une bande de jeunes qui habituellement jouent en C.F.A., qui porteront ce soir-là le célèbre maillot bleu ciel et blanc !
Imaginons que les choses s’étaient passées différemment, que la logique qui obéit aux règles du rationnel, de l’algèbre et de la géométrie de l’espace, avait été respectée. Oui, imaginons le tableau d’affichage final : "P.S.G. : 6 - O.M. : 1" .
Le public parisien en aurait rigolé tout en ne se privant pas de moucater les Marseillais, ceux-là qui sont restés à Marseille "à siroter le pastis" tandis que, à leur place, sur le terrain, des “minots” se faisaient étriller "comme cela était prévisible !" D’où : "O.M.... aux chiottes !!!"
Et nous aurions eu droit le lendemain, dans toute la presse nationale et régionale à moult articles pour stigmatiser la tromperie dont Pape Diouf, Jean Fernandez, Fabien Barthez et Notre Dame de la Garde s’étaient rendus coupables vis-à-vis des autres équipes de la D1 professionnelle, vu qu’en envoyant à l’abattoir “des petits” sans expérience, ils ont faussé le championnat et la rondeur de la Terre. Oui... "O.M. aux chiottes !"
Mais, parce que le ballon est rond et que le football, ce n’est pas qu’une histoire de vedettes grassement payées et hissées jusqu’à la Légion d’Honneur quand elles remportent la Coupe du Monde, parce que des minots sans expérience, mais avec du cœur et une foutue envie de se faire plaisir, peuvent clouer les meilleurs au pilori, les choses ne se passèrent pas comme il était prévu qu’elles se passent...
Ce ne fut pas - oh non ! - un match exceptionnel comme on en voit quelques fois. Ce fut un match, avec ses aspects émouvants, ses débordements de naïve jeunesse, la fougue des plus jeunes à laquelle les plus vieux ont perdu l’habitude, des jeunes feux follets, insouciants du danger, inconscients qu’ils étaient en train de pousser jusqu’à l’énervement les célèbres vedettes d’en face !
Ce fut un match engagé où les David ne donnaient nullement l’impression qu’ils craignaient les Goliath, un match qui foutait la trouille aux plus forts et une joie qui montait et montait aux plus faibles.
Ce fut un match où, quand il fut terminé, les caméras de Canal + prirent naturellement du plaisir à s’attarder dans les vestiaires des jeunots de Marseille et à nous montrer ce que c’est que le bonheur de gosses. Et, tout aussi naturellement, ces caméras ignorèrent to-ta-le-ment ce qui pouvait bien se dire dans le camp des autres.
Entendant hier les patrons de la chaîne cryptée “vociférer” contre cela et réclamer à la Ligue et à la “Fédé” que dorénavant on ait des vrais matches plutôt que des matches vrais, vivants, incertains, renversants, je ne pouvais m’empêcher de penser que les journalistes qui nous ont apporté dimanche soir de si belles images seront peut-être sanctionnés pour avoir, naturellement, oublié que le business passe, pour certains, avant bien des choses...

R. Lauret


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