Pascal Thiaw Kine : l’expression de la vraie intelligence économique

3 novembre 2006

Après une semaine espagnole et de C.R.P.M., j’avais choisi lundi dernier de retrouver la vie économique locale auprès de ces jeunes qui, autour de Gérard Rangama et pour le renom de notre île, animent l’association “Soleil Réunion” (sur laquelle nous reviendrons plus en détail dans une prochaine édition de Témoignages).

Lundi donc, à côté des représentants du Conseil général et de la Direction du Travail, j’écoutais les membres de cette association qui a misé sur l’économie sociale et solidaire pour aider les jeunes au chômage à se faire leur petite place au... soleil de leur pays. J’écoutais tout d’abord Gérard Rangama, le Président, puis Auguste Surveille et Wilfrid Louise, deux responsables commerciaux et, enfin, invité à dire pourquoi il était là lui aussi, le Directeur général de la chaîne “Leader Price” dans notre île, M. Pascal Thiaw Kine, également Président de la C.G.P.M.E.

Sous le hangar que la SEMIR avait, à la ZAC Foucherollles à Sainte-Clotilde, mis à la disposition de “Soleil Réunion”, le propos du jeune dirigeant réunionnais a sans doute ému plus d’un.

Pascal Thiaw Kine su expliquer, avec des mots simples, de ces mots qui viennent du cœur, qu’il est du devoir de ceux qui ont réussi leur intégration d’ouvrir leurs portes et de tendre la main à ceux qui refusent la fatalité : « Ce n’est pas les quelques sommes que peuvent coûter les mesures facilitant une autre forme d’économie qui vont menacer l’équilibre financier de nos magasin.... Nous vivons dans un pays qui est ce qu’il est et qui nous appelle à un devoir de solidarité, surtout lorsque l’effort dans l’engagement et la formation est réfléchi, se structure, se planifie... ».

Je ne pus m’empêcher alors de penser à Muhammad Yunus, cet économiste du Bangladesh qui s’est lancé dans un concept de banque qui prête de l’argent aux plus démunis de son pays et vient d’être, il y a quelques semaines seulement, honoré du Prix Nobel de la Paix.

“Grameen”, la banque qui ne prête donc qu’aux pauvres, vient en aide à plus de 10% de la population du Bangladesh et a pu sortir de la pauvreté un tiers de ses emprunteurs et hisser les autres « à la lisière supérieure du seuil de pauvreté ».

“Soleil Réunion” n’est pas au Bangladesh et personne ici n’est encore Muhammad Yunus. C’est évident. Il n’empêche : il y avait dans le propos et l’attitude de Pascal Thiaw Kine un fond de générosité qui n’a rien à voir avec de la simple charité. Dans son propos et dans son attitude, j’ai vu le sens de l’humain ainsi que l’expression d’une solidarité active plus que jamais nécessaire entre ceux qui réussissent et ceux qui désirent s’en sortir. Cela aussi, c’est de l’intelligence économique. La vraie intelligence économique.

R. Lauret


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus