Petit exemple de ce qu’il y aurait à faire...

13 avril 2007

Jean-Marie Tincrès et ses collaborateurs n’avaient manifestement pas besoin du nouveau coup d’épingle que vient de recevoir la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de la Réunion dont ils sont en charge de l’administration générale.
C’est Cédric Boulland, du “Quotidien”, qui en donne les détails : la Préfecture, autorité de tutelle, vient de « démissionner d’office » dix élus de l’institution consulaire au motif qu’ils ne sont pas à jour de leurs cotisations sociales et fiscales...
Sur le papier, cette grosse radiation est compensée par la possibilité prévue par la loi que les suppléants des « démissionnés » occupent dans la foulée les sièges concernés. A une exception près - celle d’un élu qui avait déjà suppléé au départ de son titulaire - tous les postes seront pourvus et l’Assemblée Générale de la C.M.A est donc à nouveau quasiment au complet.
N’empêche : cela fait un peu désordre. Parions que, dans l’avenir, les listes des candidatures feront l’objet, de la part de leurs leaders respectifs, de davantage d’attention sur ces points de détails, détails sur lesquels une administration même très patiente (la Préfecture avait, en avril 2005, attiré l’attention des nouveaux élus sur ce point... début février de cette année, nouveau rappel à l’ordre !) ne doit ni ne peut passer. La preuve : tant Franck Robert, que Bernard Picardo, qui ne sont pourtant pas près de passer ensemble leurs vacances, sont bien d’accord pour dire que « la règle du jeu est claire. Tout le monde doit la respecter ». D’autant que Franck Robert précise qu’il a mis lui-même (pour ce qui est de ses dettes) « en place un échéancier qui se termine en 2010 », et que pour Bernard Picardo, « il faut être clean lorsqu’on veut représenter les artisans ».
Bon... Souhaitons aux remplaçants d’être à la hauteur de la tâche qui les attend.
Car il y en a. Petit exemple :
Tout récemment, la Commune du Port a lancé une procédure d’appel d’offres pour la réalisation d’une Maison de quartier et d’un espace attenant dans la RHI du centre-ville. Coût estimé du marché : 215.000 euros pour des travaux pouvant s’échelonner sur 6 mois.
Dans le souci de favoriser les petits artisans, Jean-Yves Langenier, le Maire de la cité maritime, a partagé le marché en 4 lots : un premier, dit lot principal, estimé à 124.000 euros, comportant les terrassements, les VRD, les espaces verts, le gros œuvre, les revêtements durs, les faux plafonds, les menuiseries bois et aluminium et la plomberie ; un second estimé à 60.500 euros concernant la charpente couverture, la structure métallique, la métallurgie et la ferronnerie ; un troisième lot peinture pour 8.300 euros ; et enfin, un quatrième, l’électricité, estimé à 20.000 euros.
Le 27 mars dernier, la Commission d’Appel d’Offres du Port constatait qu’une seule entreprise avait, pour toute l’opération, déposé une offre pour un seul lot, celui de la charpente couverture ! Incroyable ! Incroyable mais vrai...
De deux choses l’une : soit les (petits) artisans de La Réunion ont beaucoup de travail et peuvent ne pas être intéressés par des marchés (aussi) petits,... ce que je ne crois pas. Soit, et j’y crois davantage, la procédure imposée aux artisans est bien trop complexe pour eux et pour le niveau d’encadrement administratif qu’ils peuvent s’offrir.
D’où la question : la Chambre des Métiers et de l’Artisanat n’a-t-elle pas là un superbe chantier à mettre en œuvre, celui de l’accompagnement de ses ressortissants par une assistance dans le montage de dossiers ? Dans le respect, bien entendu, des dispositions de notre droit...

Raymond Lauret


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