Plus loin, au fond, dans la pureté de ses lignes...

9 octobre 2006

À Saint-Denis, depuis le haut de la rue Maréchal Leclerc, le promeneur aurait tort de n’avoir de regards que pour les vitrines de la haie de magasins. C’est que, plus loin, au fond... Voyez.

Au fond, majestueuse dans la pureté de ses lignes qui la propulsent vers le Très Haut, la mosquée Noor-al-Islam mérite bien qu’en français, elle veut dire "Lumière de l’Islam".
Pour ce qui est de la vie qui emplit l’intérieur de ses murs dont une pétition que Cassim Amode, Ismaël Houssein, Amode Ismaël, Mamodjee Moussajee, Ismaël Amode Patel et Issop Sulliman, tous commerçants, adressaient le 25 novembre 1897 au gouverneur Beauchamp, précisait qu’ils contribueraient à faire en sorte que ce qui s’y passe "ménage les susceptibilités des autres confessions", je ne dirais rien. Cela appartient à la foi des fidèles qui
s’y rendent et procède de l’humilité du visiteur qui y entre quand il est animé du souci de consolider un bout d’un patrimoine qui appartient à chacun d’entre nous. Et, parce qu’il va au-delà du simple temporel, ce bout de patrimoine est davantage une des pièces du puzzle culturel que ceux qui nous ont précédé ont offert aux générations qui les ont suivis.

Noor-al-Islam, Madame Amina Voisin-Varatchia a écrit qu’elle était "Esquisse, paisible et subtile, perles serties en quelque songe ancien, Rêvepétri d’un souvenir indien"... Et puis, derrière ce souffle secret offert au "Silence des cœurs"... et "au creux des corps prosternés", elle a senti le "Soupir suspendu par les grands firmaments" au plus profond d’une île âme, "Source de paix... Ruisseau d’eau claire... Parfum centenaire aux senteurs d’îles et d’éternités".

Je vous le dis encore : depuis le haut de la rue, vous auriez tort de n’avoir de regard que pour les belles vitrines. La vraie beauté, elle est peut-être un peu plus loin, là-bas, au fond, dans la pureté de ces lignes qui propulsent vers le Très Haut celle qui est la plus vieille mosquée qui existe aujourd’hui sur le sol français...

Raymond Lauret


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