PME et appels d’offres...

6 septembre 2005

Ceux d’entre nous qui participent aux Commissions d’Appels d’offres au sein des collectivités régionale, départementale ou locales ne manquent pas d’être frappés par une constante : sur les consultations de moindres importances financières, il n’est pas rare de constater un gros déficit de participation.
Il m’est donné régulièrement de le vérifier au Conseil régional et à la Commune du Port : trop souvent, il y a peu ou pas de petites entreprises qui répondent à des marchés dont on a cru que la taille correspondait pourtant à leurs capacités.
Un marché de 300.000 euros est largement à la portée de certaines P.M.E.. À quoi tient-il qu’elles “désertent” l’aubaine, cette dernière expression n’étant pas à prendre au premier degré, cela s’entend ?
Diverses raisons peuvent être évoquées pour expliquer ce constat.
Tout d’abord, les petites entreprises artisanales ne disposent souvent pas du secrétariat et du staff administratico-financier qui leur permettraient de monter un dossier impeccable. Elles ne savent pas faire quelque chose qui s’acquiert par la formation ou bien l’expérience. Souvent, la première enveloppe qui va déterminer leurs capacités à postuler au marché les élimine inexorablement.
Ensuite, ces P.M.E. ne disposent pas de la trésorerie ou simplement des facilités bancaires qui leur permettraient de tenir en attendant que le paiement de la collectivité parvienne sur leurs comptes. D’où la tendance à ne pas venir sur les marchés publics. Il y aurait beaucoup à dire sur ce point. Mais c’est ainsi.
Enfin, ces P.M.E. - pour les raisons ci-dessus évoquées - préfèrent répondre à des propositions de sous-traitance.
Elles y trouvent leurs comptes : la “grosse” entreprise avec laquelle elles ont passé une convention de sous-traitance leur apporte le soutien technique qu’elles n’ont pas toujours et, surtout, les paye par chèque sur la seule présentation de l’état d’avancement des travaux.
De cela, nous en parlions, Emmanuel Lemagnen et moi-même avec Giraud Payet et Yannick Payet-Fontaine, de la Chambre de Métiers, pas plus tard qu’hier lundi. Des questions nous sont naturellement venues à l’esprit.
La Chambre consulaire artisanale n’a-t-elle le devoir de mener une réflexion sur ce qu’il conviendrait d’ouvrir comme chantier de formation au bénéfice de ses ressortissants PME ?
Poser la question, c’est déjà y répondre. Y répondre affirmativement, cela va de soi.
De plus, n’y a-t-il pas nécessité et urgence à créer les conditions pour qu’un établissement bancaire d’aide aux PME s’installe dans l’île ?
Payet Giraud en est conscient : c’est là une nécessité ; c’est là une urgence.
Cela peut être l’axe fort de sa mandature...

R. Lauret


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