Pour Claude Tirel aussi, « l’important n’est pas tellement de vivre avec que de faire vivre… ». Comme chez Sœur Emmanuelle

1er mars 2010

Il y a fort à parier que pour celui qui, dans le plus bel anonymat, me fera l’amitié d’aller jusqu’au bout de ce “Libres propos”, ce qui va suivre coulait de source quand je me suis assis derrière mon ordinateur. Erreur ! Comme la plupart de ceux et celles qui “écrivent dans le journal”, surtout quand ils n’en ont pas fait profession, le casse tête est de savoir ce qui pourrait bien intéresser les quelques-uns que vous êtes, puisque, et cela a été établi, vous êtes une seule grosse poignée à lire vraiment .
Hier dimanche donc, j’avais le choix entre un passage en revue bien balancé de la presse écrite et parlée de la semaine écoulée, le bon petit meeting que René Mondon et Michel Dennemont avaient organisé la veille aux Avirons, ou encore les nombreux échanges téléphoniques que j’ai eus avec mon pote Khrisna Damour de Saint-Pierre, lequel aurait bien aimé qu’une certaine personne de ses relations cesse de se tromper de démarche quand elle pense à la Région. Et puis, j’ai pensé à mon vieil ami Claude Tirel qui se dépense sans compter pour les handicapés de notre île et avec lequel je me suis retrouvé jeudi dernier, au milieu d’une bonne trentaine de militants sportifs et de responsables associatifs ou de services de l’État.
Nous étions à La Redoute, là où des milliers de jeunes, un peu comme il me fut donné de le faire moi aussi lorsque j’avais 18-20 ans, ont passé de merveilleux instants à disputer d’héroïques matches de football devant parfois des milliers de spectateurs. Ce jeudi donc, la GMF au grand complet, en un lieu chargé d’authentique Histoire, remettait à Claude et à son association cinq magnifiques fauteuils roulants pour qu’ils puissent faire encore plus. Invité, après Jules Lucas de la GMF et après le Conseiller général Patrick Erudel, à prendre la parole, allusion ayant été faite par l’ami Jules à Mère Térésa, j’ai voulu, pour saluer le bel engagement de Claude, citer Sœur Emmanuelle. Dans le petit livre qui relate les entretiens qu’elle a eus avec Marlène Tuininga, la célèbre religieuse nous dit qu’elle croit « que l’important (pour elle) n’est pas tellement de vivre avec que de faire vivre ».
Pour Claude Tirel aussi, depuis qu’une voix l’a un jour invité à se consacrer désormais à ceux qui ne doivent pas se sentir exclus parce que la vie a voulu qu’ils soient handicapés, l’important n’est pas tellement de vivre avec que de se dépenser pour faire vivre. Je n’en dirais pas plus. Tous ceux qui le côtoient et qui, forcément, l’apprécient avec ses grosses colères pleines de pédagogie le savent : Claude n’accepte les compliments que lorsqu’ils désignent ceux et celles qui, accrochés dans leurs fauteuils roulants, nous donnent à tous une énorme leçon de courage. Merci Claude pour ce sens de l’humilité que tu nous invites en quelque sorte à méditer…
Le Comité régional des offices municipaux du sport de La Réunion avait pour sa part invité l’ensemble des listes déclarées pour les Régionales des 14 et 24 Mars prochains à se retrouver avant-hier samedi 27 à la Plaine des Cafres dans une Auberge bien connue sur la route du Volcan. Les représentants des dites listes étaient conviés à participer aux travaux d’ateliers consacrés aux diverses questions que l’on peut se poser quand on s’intéresse à la part que la pratique sportive peut prendre dans notre souci partagé de vivre en bonne santé. Une seule liste s’est déplacée, celle de l’Alliance. La nôtre, donc.
Ce fut pour moi l’occasion, au milieu de plusieurs dizaines de délégués d’OMS réunionnais, de retrouver Nicole Debotte que j’ai connue à l’époque quand j’étais membre du CA de la Fédération Nationale des OMS, et le Docteur Christian Bénézis, haute figure de la médecine du Sport tant en métropole qu’en Europe. L’occasion donc de les écouter et d’échanger avec un auditoire qui n’a sûrement pas manquer de se dire que, « question sport », tous les candidats têtes de liste ne pourront pas avancer qu’ils ne savent pas où se trouve l’Auberge des Cratères !
L’occasion également, après les travaux en salle, de passer deux bonnes heures à une table sympa du coin autour d’un bon cari à échanger sur le sport, le Sport outil de cohésion sociale et partenaire de l’aménagement du territoire, vous l’aurez compris.
Pour finir, comment ne pas se rappeler, en voyant hier Madame Monique Lagourgue assise au premier rang de notre meeting de Saint-Denis entre son fils Michel et Paul Vergès, oui, comment ne pas se rappeler qu’en 1986, dans le cadre de notre présence au Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement (CCEE), avec Robert Ardon, Guy LeToullec, Michel Papy, Guy Durrieux et quelques autres, nous présentions au président de la Région d’alors notre contribution de mouvement sportif pour une Politique Régionale d’équipements sportifs à La Réunion. Personne parmi notre groupe d’alors n’a oublié l’accueil que Pierre Lagourgue nous réserva et surtout comment il s’appuya sur notre capacité à une expertise militante pour bâtir, dans un domaine où tout restait à faire, ce dont notre île avait besoin. C’était une marque de respect et d’intelligence que nous avions appréciée et que nous n’avons jamais oubliée.

R. Lauret


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