« Pour évoquer un tel sujet... »

5 décembre 2006

Autant je suis totalement imperméable aux critiques et aux flots de fiel que ma (trop ?) simple personne inspire aux responsables de cette association qui “défend”, dans une indifférence qui semble n’avoir d’égale que sa grande inefficacité, les intérêts des Réunionnais (et depuis peu des Mahorais) dans le domaine du déplacement aérien (aux élections régionales de mars 2002, cette association avait présenté une liste qui recueillit 5.849 voix, soit 2,13% des suffrages), autant j’ai envie de réagir à certaines prises de position suite au débat qui s’est tenu sur le plateau de RFO le lundi 20 novembre dernier. Rappelez-vous : il y était question de continuité territoriale et Emmanuelle Haggai y avait convié les directeurs d’Air France et d’Air Austral, la Présidente d’une association de défense des consommateurs et moi-même comme représentant de la collectivité régionale en charge de la gestion d’un fonds annuel de solidarité débloqué par l’État.
Tenez, dans le numéro de Visu d’il y a deux semaines, un chroniqueur donne le ton : « Pour évoquer un tel sujet, écrit-il, les différents interlocuteurs se devaient d’être de qualité et la polémique forcément de mise ».
Pour le journaliste de ce magazine, « les personnalités invitées étaient censées s’opposer »... Bigre !
Il est évident que si l’obligation de s’opposer est le postulat à toute émission télé, dès lors que les représentants des compagnies aériennes et le représentant du Conseil Régional expliquent (assez clairement, m’a-t-il semblé) les positions qui sont les leurs, positions qui sont logiques et cohérentes, dès lors que cette logique et cette cohérence sont implicitement admises par la représentante des consommateurs, cela ne peut s’expliquer, pour le journaliste, que parce que - lisez bien - « les protagonistes avaient fait connaissance bien avant l’émission... grâce à ces cocktails mondains dont sont friands les moins gênés de nos concitoyens »...
Comme les reporters de Visu ne me croisent pas souvent dans ces « cocktails mondains » où ils se pointent donc pour traquer leurs futurs gibiers, force est de conclure que l’opinion qu’ils peuvent avoir de Madame Palant Vergoz ainsi que de messieurs Lengliné et Ethève est particulièrement outrageante, sinon ridicule.
Je préfère pour ma part retenir que l’opinion publique a compris, dans une grande part, que nous ne bénéficions actuellement que d’un dispositif d’accompagnement social de la mobilité et que, pour être dans une logique de Continuité Territoriale comme en Corse, il nous faut tous nous mobiliser pour nous faire entendre de l’État.
Ce qui, par les temps qui courent, ne se fait pas en claquant des doigts ou en maniant avec grossièreté l’invective contre les élus et ceux auxquels on demande confort, sécurité, régularité et respect des horaires dans la liaison entre l’île et la métropole.
Voilà pourquoi, pour évoquer un tel sujet, il importe que certains journalistes voient mieux que les « cocktails mondains » dont ils sont donc friands...

Raymond Lauret


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