Pour lui aussi, l’avenir est une révolution ...

28 septembre 2007

Jacques Attali devrait faire salle comble ce soir au “Parc Jean de Cambiaire” où François Caillé, Christian de la Giroday, Bertrand Guillot et Xavier Thiéblin le reçoivent le temps d’une conférence-débat autour d’“Une brève histoire de l’avenir”.

Celui qui, dès 1981, occupa à l’Elysée un bureau mitoyen à celui de François Mitterrand dont il fut l’éminence grise et l’homme de confiance pour les missions les plus hautes et autres, celui qui a (on a envie de préciser “évidemment, car tout naturellement”) accepté de présider, à la demande de Nicolas Sarkozy, une commission chargée d’étudier « les freins à la croissance », ce “socialiste” dont rien ne dit qu’il a voté pour Ségolène Royal les 22 Avril et 6 Mai derniers, Jacques Attali donc ne laisse pas indifférent.

Au célèbre photographe Yann Arthus-Bertrand, il a un jour demandé de dire ce que l’on peut ressentir quand on pose son objectif sur des scènes de la vie des pauvres. Il en est sorti un témoignage qui a bouleversé Jacques Attali et l’a en tout cas confirmé dans son besoin de voyager « au cœur d’une nécessaire révolution » de notre système et de notre façon de penser l’économie. Au point qu’il en fit la préface d’une de ses remarquables réflexions.

Yann Arthus-Bertrand raconte qu’il a, il y a quelques années, à cause d’une panne d’hélicoptère, passé « une journée dans un tout petit village du Mali, où vivaient une famille et ses chèvres. J’ai, dira-t-il, été accueilli comme un ami, comme souvent dans les endroits où les hommes ont l’habitude de s’entraider. J’ai passé la journée avec eux à dessiner la maison dans laquelle j’habitais, à leur expliquer comment marchait l’hélicoptère, et surtout à les écouter. Ils avaient pour seule richesse un coran qu’ils gardaient comme un trésor dans un coffre en bois, leur unique meuble. Et pourtant, ils ont tué une chèvre pour la partager avec moi. Un vrai cadeau. A la fin de cette journée, cette famille était devenue la mienne. Le soir, près du feu, l’homme m’a parlé de ses envies, ses ambitions qui se résumaient à ces quelques mots : “Nourrir ma famille”. Il m’a raconté comment, au cours des années de sécheresse, il était obligé de quémander des semences à une ONG. Il parlait sincèrement, sans chercher ma pitié, sans rien me demander.

Cette rencontre, comme beaucoup d’autres, m’a marqué au cœur et a changé ma vision du monde. Savoir est une chose. Mais j’avais sans doute besoin, pour prendre vraiment conscience, qu’un homme me le dise avec ses mots à lui, en me regardant dans les yeux. Finalement, je me suis rendu compte que partout sur la planète, les hommes ont le même objectif, la même envie : vivre honnêtement, au sens large du terme »...

Jacques Attali s’y est retrouvé. Et a publié...

Ce soir, j’ai envie d’écouter celui qui, en créant en 1998 une organisation de solidarité internationale aujourd’hui présente dans 60 pays et qui y soutient le développement de 10.000 institutions de microfinance, pourrait bien réussir (lui aussi) à montrer à tous les acteurs du développement, (qui) sont à la recherche de nouveaux outils (pour animer) leur volonté de lutter contre la pauvreté et de parvenir à l’éradiquer, que “la microfinance” en est un, parmi d’autres ...

Ce soir, j’irai écouter Jacques Attali pour l’entendre sûrement nous dire avec Viviane Forrester que « l’indifférence est féroce », qu’« elle constitue le parti le plus actif, sans doute le plus puissant » et que notre « siècle en est le tragique témoin »...

Raymond Lauret


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Messages

  • faudra t il rappeler la pitoyable aventure de la BERD à jacques attali ? faudra t il rappeler les zones d’ombre qui planent sur celui qui se veut consultant pour les pays démocrates africains notamment ? les réseaux africains mitterandiens et "pasqua-iens" ont été plus qu’inquiétés ces dernières années...décidément les "décideurs" réunionnais mentionnés n’ont aucune raison de donner autant d’importance à cet homme. On aurait pu apprécier par contre, une intervention de joel de rosnay (au hasard)...
    franchement, dans le genre intello reconnu de bas étage, voilà une personnalité dont on peut se passer...à moins que les représentants de la Réunion (MEDEF en tête) n’ait à se faire remarquer de celui qui est sollicité par Nicolas Sarkozy..

    Pitoyable attitude.


Témoignages - 80e année


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