Pour parler de la sorte, sur quoi peut-il donc s’appuyer ?

12 mai 2007

C’était dans le “JIR” du lundi 7 mai. Après avoir dit qu’il « félicite Sarkozy pour son courage, sa force de persuasion et pour avoir construit un projet présidentiel qui réhabilite les valeurs républicaines de droite », Jean-Paul Virapoullé - “Monsieur Moi-je” - n’a pu s’empêcher d’ajouter qu’il espère, pour ce qui est de notre île, « que la droite saura sortir de (cette) division et que (ce) vote-sanction marque la fin d’une alliance. Le pacs de certains dirigeants UMP avec le PCR a troublé les électeurs qui ont sanctionné cette mésalliance... ». C’est clair et, comme à l’habitude, c’est cinglant. C’est, en un mot, de l’authentique Virapoullé !

Deux remarques s’imposent cependant.

En effet, s’agissant d’une part de son espoir que la droite saura sortir « de cette division » qui, selon lui, explique les résultats à La Réunion, moins de trois jours après sa déclaration, la réponse est venue, naturellement sommes-nous tentés de préciser : dans la première circonscription, et pour la droite, il y aura en lice René-Paul Victoria, Jean-Jacques Morel, Nassimah Dindar Mangrolia, Ibrahim Dindar, Nadia Ramassamy et Gilbert Gérard (ou Michel Lagourgue). Soit 6 candidats dont les 2/3 sont encartés à l’UMP. Voilà ce qui s’appelle un espoir étouffé dans l’œuf !

S’agissant d’autre part d’un « pacs de certains dirigeants UMP avec le PCR », “Monsieur Moi-je” feint-il d’ignorer que Nicolas Sarkozy (qu’il a félicité « pour son courage, sa force de persuasion et pour avoir construit un projet présidentiel qui réhabilite les valeurs républicaines de droite ») fait partie, en tout premier, de ceux-là ? Car, à l’évidence, pour ce qui est du fameux “pacs”, nous sommes bien d’accord : il s’agit, n’est-ce pas, de la plate-forme de l’Alliance, signée tant par Ségolène Royal que par le nouveau Président de la République, bien avant l’élection ?

On le voit, le Sénateur-maire de Saint-André est à côté de la plaque pour ce qui est de l’unité de la droite pour les Législatives autant que du pacs des représentants de l’UMP avec son ennemi personnel de toujours.

Pour s’adresser de la sorte aux autres élus de son camp, les apostropher et donc leur faire la leçon, sur quoi peut donc bien s’appuyer “Monsieur Moi-je” ?

Pas sur l’exemple électoral saint-andréen du 6 mai, en tout cas.

Dans la ville dont il est le magistrat premier, sur 19.978 suffrages exprimés, le 6 mai, la différence entre les deux candidats finalistes est de 5.160 : 7.409 voix pour Sarkozy, 12.569 pour Ségolène. Pour la légitimité, Vira devra donc repasser. Quand on fait 37,09%, on ne joue pas au coq de basse-cour.

C’est sans doute ce qu’ont dû lui dire les Dindar, Morel, Victoria. Et d’autres aussi sans doute.

Raymond Lauret


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