Pour que la consommation d’alcool détruise moins...

26 octobre 2004

Je participe - depuis que l’assemblée plénière du Conseil régional l’avait proposé lorsqu’elle a examiné le 29 juin dernier les taux d’octroi de mer sur les alcools - aux travaux d’un groupe de travail sur les dégâts que la consommation d’alcool cause dans notre population.
Nous sommes quelques élus de toutes tendances (sauf celle que l’on n’a pas encore vue) à nous retrouver avec les services de l’institution judiciaire, de la DRASS, de la Gendarmerie, de la Police, du Rectorat, du Département et de la Région, de la CCIR, des consommateurs, de la Douane. Il y a là également plusieurs représentants de la FIACRE, autrement dit la Fédération interprofessionnelle des alcools de canne de La Réunion.
Les chiffres qui alimentent les réflexions des membres de ce groupe sont terribles. L’alcool est à la base de 20% des agressions et de 27% des violences subies par les femmes. Le vin et la bière représentent 75% des boissons alcoolisées consommées chez nous.
314 décès par an, en moyenne, sont liés directement à l’alcool. La part de l’alcool ici est d’autant plus élevée que le consommateur est jeune. Sur la route, 1 mort sur 2 l’est à cause de l’alcool.
Un double constat montre aussi l’ampleur du problème. Environ 20% des buveurs sont médicalement détruits par une surconsommation. Ce sont avant tout des personnes qui appartiennent aux catégories sociales les plus pauvres. Par ailleurs, il est avéré que le nombre de jeunes qui s’adonnent à la consommation d’alcools “poliment arrangés” grimpe en flèche.
Ces chiffres et ces tendances sont connus.
Ce qui l’est moins, c’est que les fabricants d’alcools réunionnais participent - à travers la FIACRE - à la réflexion menée contre l’alcoolisme. Il me plaît de dire qu’ils sont partie prenante de toutes les mesures qui pourraient être suggérées pour être prises. L’amendement que la sénatrice Anne-Marie Payet a pu faire voter lors du récent examen d’une loi visant à “alléger” la loi Evin est un exemple de mesure préventive qui cible intelligemment le problème.
Pour notre compatriote, il s’agit de “limiter” son propos aux femmes enceintes dont l’enfant porté subira les conséquences de l’alcool absorbé, même en très petite quantité.
Que les fabricants d’alcools réunionnais conviennent qu’ils doivent contribuer eux aussi (eux surtout !) à limiter les méfaits d’une consommation négative car non raisonnée, voilà qui justifie qu’ils aient été conviés par Catherine Gaud à venir plancher avec d’autres...

Raymond Lauret


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